C’est ce qu’il s’est produit entre 1999 et 2002 sur les viols collectifs que l’on a nommé « tournantes », désignant exclusivement les jeunes de quartiers issus de l’immigration. Comme l’exprime la sociologue Véronique Le Goaziou, nous vivons dans une époque qu'on pourrait appeler une « crise existentielle collective » caractérisée par cette complexité à vivre-ensemble, par la présence constante de l'irrespect, de la saleté, des dégradations, des insultes, des conflits de voisinage, du tapage nocturne, des « choses » plus quotidiennes que les délits et crimes rassemblés. Abonnés Voir la réponse On constate alors que les mineurs représentent une part stable, voire en léger recul, de l’ensemble des suspicions émises par les forces de l’ordre. D’après le volet français de l’enquête de l’Organisation mondiale de la santé, Health Behaviour in School-aged-Children (HBSC), conduite tous les quatre ans depuis 1994 auprès des enfants de 11, 13 et 15 ans, et dont Laurent Mucchielli a sérialisé les résultats dans le graphique ci-dessous pour son article dans la revue Insaiyat, la victimation des plus jeunes est globalement stable entre 1994 et 2014. Les médias ont également relayé dans des tribunes sur l’explosion de l’insécurité en France, Marianne et Valeurs Actuelles en première ligne. Cela conduit les médias et la population à s’alarmer sur un sujet en particulier en le mettant à l’ordre du jour, ce qui laissera imaginer qu’il est en augmentation. Le sociologue et directeur de recherches au CNRS Sebastian Roché souligne un troisième écueil : «Ces chiffres donnent le nombre de fois où des mineurs ont été mis en cause, pas le nombre d’individus mineurs suspectés.» Un mineur mis en cause pour plusieurs infractions dans une même procédure n’apparaît qu’une fois, pour l’infraction la plus grave. Vaccin Pfizer : 3000 personnes ont-elles subi des effets indésirables aux Etats-Unis ? Si on prend l’exemple de Paris dont les atteintes aux biens ont bondi de 12 % (vols à la tire, vols dans le métro, cambriolages de commerces…), cette dynamique inflationniste s’explique par la mobilisation constante des policiers lors des manifestations de Gilets-Jaunes. Ces deux processus ont des conséquences majeures. Mais une baisse des condamnations n’est pas forcément synonyme d’une baisse de la délinquance. L’année 2019 aurait connu une augmentation très nette des violences sexuelles (+12 %), du nombre d’homicides (+9 %), des coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans ou plus (+8 %) qui provient surtout des violences intrafamiliales enregistrées. La jeunesse est une population instable et qui fait peur, encore plus dans une société de crise, de chômage et de précarité. Deux décennies plus tard, il n’y en a plus que 18, selon les chiffres compilés par l’ONDRP. Quel que soit le type de comportements (dégradation, vol, agression), les 5% les plus actifs des jeunes commettent de 50 à 60% du total des actes commis. Tout d’abord, on a assisté à la judiciarisation croissante des affaires où des mineurs sont impliqués. Faut-il vacciner les immuno-déprimés, les allergique, les femmes enceintes ou les personnes ayant déjà été contaminées ? En effet, la pénalisation du viol s’est élargie au 20ème siècle notamment avec le viol conjugal dans les années 1990 grâce aux mobilisations féministes. A lire aussiJustice des mineurs : «Les garçons se retrouvent plus souvent en prison que les filles». Celle-ci étant profondément influencée par les changements législatifs, l’activité ou le fonctionnement des forces de l’ordre, les priorités politiques, ou par la manière qu’a la société de traiter ces problèmes. De leur côté, sur la période 1994-2017, les enquêtes de victimation indiquent une baisse tendancielle des vols personnels depuis le milieu des années 1990, une stabilité globale des vols avec violence et une stabilité globale des cambriolages de résidence principale (avec, dans le détail, une baisse importante suivie d’une remontée également après 2008). En ce qui concerne l’augmentation des plaintes pour viols et des violences intrafamiliales, nous avons déjà vu ci-dessus que cela est due au mouvement de libération de la parole des femmes grâce à divers mouvements (#Metoo, #BalanceTonPorc), et aux pressions des mouvements féministes pour mettre la problématique des violences sexuelles et conjugales dans l’agenda politique. C’est précisément ce dont témoigne le graphique ci-dessous, issu de l’article de Laurent Mucchielli. Le responsable de l’ONDRP, Christophe Soullez, en pointe une : «On peut compter les mises en cause seulement dans les enquêtes qui arrivent à un résultat. parfait bouc émissaire collectif de notre société. Tout d’abord, on ne peut pas expliquer le comportement particulier de quelques-uns par une caractéristique générale. Si on y ajoute les escroqueries, les destructions et les dégradations, ce sont 54% des condamnations qui sanctionnent des atteintes aux biens. La justice a prononcé près de 57 000 condamnations contre des mineurs en 2008 et plus de 43 000 en 2018. l’étude annuelle de victimation de l’Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales, Marseille qui n’ont jamais été aussi bas depuis 10 ans, environ 900 homicides et 690 000 agressions physiques. L’exemple le plus frappant est les arabicides, c’est-à-dire les homicides à caractère raciste de milices fascistes, mais également par celle d’Action Directe. » Même si l’homicide a bondi jusqu’à 970 en 2019, les traumatismes non intentionnels provoquent chaque année 40 000 décès, dont 21 000 à la suite d’un accident de la vie courante, et plusieurs millions de recours aux urgences. s’être largement réduits dans le contexte de la crise sanitaire. Lisez Mediapart en illimité sur ordinateur, mobile et tablette. e. La délinquance baisse pour les faits les plus graves. Abonnés. sur ordinateur, mobile et tablette pour 1€ seulement, Transmettre à la rédaction des documents d'intérêts publics, la délinquance par le champ médiatique et politique que j’ai déjà traité, Laurent Mucchielli explique qu’il y a 3 complications dans la méthodologie statistique. Qui, d’ailleurs, ne se prononcent pas toujours sur l'âge de l'auteur des faits. Par ailleurs, il faut faire attention à la tentation anxiogène très présente dans notre société qui réfléchit à la délinquance sur une temporalité très restreinte (et utilisant que la statistique des services de police). Notre pays serait devenu une jungle de la violence. Alors qu’il était stable depuis deux ans, le nombre d’homicides a augmenté de 8,5 % l’année dernière, passant de 894 individus en 2018 à 970 en 2019. D’autant plus qu’avec le confinement, certains crimes et délits semblent s’être largement réduits dans le contexte de la crise sanitaire. Sans jamais dénier ou relativiser l’acte délictueux et criminel, il faut avoir une vue distanciée sur les événements. publiée le 29.12.2020. Une tendance haussière bien supérieure à la hausse de la population jeune sur la période. Car, s’il est plutôt simple de déclarer qu’on a subi certaines infractions (violence, vol…), il est beaucoup plus difficile de déterminer l’âge du contrevenant. Contacté, le ministère de la Justice en déduit – tout en restant prudent sur les interprétations – que «la délinquance des mineurs n’augmente pas». Le sentiment d’insécurité, une émotion exacerbée provenant d’une société imaginée ? En effet, la surmédiatisation des affaires criminelles et délinquantes ne dit rien de leur évolution. Il déplore aussi le manque d’appui des pouvoirs publics dans la réalisation de ces études, puisqu’elles n’émanent que d'«initiatives individuelles de chercheurs, ou d’initiatives internationales coordonnées», comme l'ISRD. Le phénomène recule en 2002 avec 32 occurrences, puis seulement 23 en 2003, et il disparaît quasiment en 2004.». L’insulte est la plus fréquente et les violences physiques sont plus nombreuses. Et d’ajouter qu'«il n’y a pas de rajeunissement de la délinquance. Entre 1992 et 2001, le nombre de mineurs mis en cause a augmenté de 79% pour atteindre 177 017 en 2001.», Pour autant, impossible d’en déduire que les mineurs sont devenus, en vingt ans, trois fois plus délinquants. Ce qui laisse très dubitative Renée Zauberman : «Au mieux, les interrogés peuvent dire "C’était des jeunes." ont été conçues pour mesurer l’activité des services de police et de gendarmerie et non la délinquance elle-même. [11] Il n’y aurait donc pas d’explosion de la délinquance juvénile mais plutôt une augmentation de la prise en charge pénale. Déjà en 1995, on évoquait la violence grandissante des jeunes, son rajeunissement, le laxisme de la justice et de la politique. Celles-ci permettent d’avoir une vue plus globale du phénomène. L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) a communiqué à CheckNews les chiffres des mises en cause par les forces de l’ordre depuis 1996. Dernières ressources, moins fréquemment citée : les enquêtes de délinquance autodéclarée. Par la pression des médias et des politiques bien plus que par la réalité concrète, le sentiment d’insécurité semble primer sur l’insécurité réelle dans la société. Le problème de la méthodologie statistique de la délinquance, c. Les agressions physiques graves et sexuelles, e. La délinquance baisse pour les faits les plus graves, h. L’omniprésence des incivilités, plus d’accidents que la délinquance, 2. Le principal biais reste que ces données évoluent surtout en fonction de paramètres comme les orientations de la politique de sécurité, les changements législatifs, etc. Peut-on observer la délinquance juvénile avec les enquêtes successives de délinquance autodéclarée ? Ceux-ci ont un impact fort sur le sentiment d’insécurité et sont plus bien réguliers que les agressions violentes et les crimes. Ensuite, il peut se produire à un instant T une augmentation de plaintes déposées relatif à un délit/crime sans que celui n'augmente réellement. Ce texte 1 propose une réflexion générale sur l’évolution des délinquances juvéniles dans la France contemporaine. [9] Cependant, les enquêtes de victimation de la délinquance menées à des échelles locales et nationales montrent une baisse de la fréquence des infractions commises par les mineurs depuis les années 90. Sebastian Roché et ses équipes se sont, pour leur étude de 1999, inspirés de la méthodologie de l’International Self-Report Delinquency Study (ISRD) ou enquête internationale de délinquance autodéclarée, et reproduisent l’expérience en 2003 à Grenoble. Les vols avec armes et les cambriolages de logements sont stables en 2019. les violences sexistes dans l’espace public sont les plus grandes, taux de plaintes des femmes ces trois dernières années, une forte augmentation des années 1955 à 1985, remontée des cambriolages au début des années 2010. victimation montre une relative stabilité depuis 20 ans. Dans un deuxième temps, à partir de 1998, ils ont à la fois stabilisé la saisine des magistrats du siège et réduit considérablement les classements sans suite, au profit d’une croissance extrêmement forte et rapide des alternatives.». Le problème de la méthodologie statistique de la délinquance b. Ses contenus n'engagent pas la rédaction. La réalité est que le taux de réponse pénale n’a pas cessé d’augmenter au cours des années 2000, passant de 77% pour arriver au alentour de 90 % ces dernières années. L'un des grands domaines d'intervention du CNV est notamment la prévention et le traitement de la délinquance2. Ainsi, l'enquête « Cadre de vie et sécurité » par l'INSEE en 2007-2008 montre que 73 % des personnes interrogées n'ont jamais été victime de quoi que ce soit, 17 % ont subi des agressions dont 90% sont verbales. Le surinvestissement policier et judiciaire dans les quartiers et la stigmatisation des médias sous le joug du sensationnalisme, fait de la jeunesse un parfait bouc émissaire collectif de notre société. Accédez à l'intégralité de Mediapart sur ordinateur, mobile et tablette pour 1€ seulement. Ces 26 chiffres et graphiques montrent comment la France a changé en 30 ans Temps de lecture : 7 min Slate.fr — 29 janvier 2014 à 18h38 L'Insee vient de publier «Trente ans de … Pour autant, de nombreux commentateurs controverses sur une possible augmentation des homicides depuis 2015 hors attentats, qui aurait atteint son climax en 2019. Ce n’est donc pas une certaine personne ou culture qui favorise la délinquance dans son acception « populaire », mais un certain type de territoire bien particulier et des conditions d’existences dégradées.[14]. Dans un sondage de 2013, 84% des sondés ont le sentiment que la délinquance a augmenté pendant les derniers mois, ils étaient 72% en novembre 2012, 59% en juillet 2010, et 43 % en 2007, c’est-à-dire que le sentiment d’insécurité n’a cessé d’augmenter en quelques années (même si on peut critiquer la méthodologie des sondages). [10] Par ailleurs, les mineurs sont les plus nombreux dans les catégories d’infractions les moins graves. Et si les chiffres repartent à la hausse, ils sont bien loin d’atteindre le niveau pré-confinement Loin des clichés fréquents en la matière cet ouvrage propose un bilan des connaissances à la fois historique sociologique et juridique. La délinquance est réelle dans notre société. Évolution du taux de criminalité en France depuis 1949 D'après les statistiques de la Direction centrale de la Police Judiciaire, le taux de criminalité en France est passé de 14,06 ‰ en 1949 à 62,35 ‰ en 2005. Les règlements de compte liés au trafic de drogue ont tendance à baisser, notamment à Marseille qui n’ont jamais été aussi bas depuis 10 ans. dans l’ensemble de la délinquance enregistrée depuis le début des années 1990. deux des catégories de faits les plus graves – faits juridiquement qualifiables de criminels – ont baissé : les vols à main armée (braquages) et les homicides et autres Comment comprendre le sentiment d’insécurité dans la société ? Toutes ces transformations seront analysées dans le billet suivant. A fortiori si on n’était pas présent au moment du délit (par exemple, dans le cas d’un cambriolage). Ainsi, les statistiques de police reflètent bien plus l’augmentation des victimes à porter plainte, les changements de méthode d’enregistrements des forces de l’ordre et la fluctuation des lois, qui ont pour conséquence d’élargir les critères de définition de la délinquance. Faute de terrasses, a-t-on le droit de boire un verre sur le trottoir ? Mais qu'en est-il réellement de la délinquance et de l’insécurité réelle dans la société, et non de son sentiment ? Délinquance: les vols, les portables, les femmes et les faux-semblants des chiffres. La condamnation de ces faits n’est pas discutable, mais rien ne prouve qu’aujourd’hui les actes de violences seront supérieures à ceux observés dans les années précédentes. La délinquance des mineurs est une inadaptation temporaire et seule une minorité de jeunes vont poursuivre dans la délinquance adulte : « On observe une montée à l’adolescence, un maximum au début de l’âge adulte et une lente décroissance ensuite », observe Nicolas Bourgoin. Autre source : les chiffres des condamnations de mineurs. La tendance à la baisse des condamnations se confirme sur un temps plus long. Covid-19 : les personnes vaccinées devront-elles continuer de se faire dépister, comme en Belgique ? En ce qui concerne les violences sexuelles, elles sont encore plus difficiles à mesurer et à comparer dans le temps. Les statistiques de police et de justice ne constituent pas un enregistrement de la délinquance des mineurs réelle mais un baromètre de son traitement institutionnel. […] Les statistiques policières ont alors traduit ces orientations en une augmentation importante du nombre de mineurs mis en cause, ce qui a été souvent décrit à tort comme une explosion de la délinquance juvénile.». Le thème de l’insécurité est une ressource infatigable pour ces deux champs. Tout simplement parce que ce phénomène s’inscrit dans le cadre du débat politique sur l’insécurité et les banlieues qui a régi le cœur des élections présidentielles de 2002. | La délinquance des jeunes constitue un thème récurrent du débat public. [1] https://www.lci.fr/politique/securite-les-grosses-intox-de-nicolas-sarkozy-1535169.html, [2] https://www.lemonde.fr/blog/decodeurs/2013/02/25/brice-hortefeux-muulti-recidiviste-de-lintox-sur-les-chiffres-de-la-delinquance/, [3] https://www.lemonde.fr/blog/decodeurs/2013/02/25/brice-hortefeux-muulti-recidiviste-de-lintox-sur-les-chiffres-de-la-delinquance/, [4] https://www.facebook.com/watch/?v=2691113814299981, [5] https://www.lepoint.fr/societe/delinquance-estrosi-veut-des-amendes-pour-les-maires-laxistes-13-08-2010-1225103_23.php, [6] https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/09/01/le-vrai-le-faux-et-l-inverifiable-du-debat-sur-l-insecurite_6050603_4355770.html, [7] https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/societe/ensauvagement-la-bataille-des-chiffres-123050, [8] Véronique le Goaziou, Eduquer dans la rue, Presses ESP, 2015, p94, [9] Laurent Mucchielli, L'invention de la violence, Fayard, 2011, 344 pages, p41, [10] Laurent Mucchielli, L'invention de la violence, Fayard, 2011, 344 pages, p53-59, [11] Laurent Mucchielli, L'invention de la violence, Fayard, 2011, 344 pages, p51, [12] Laurent Mucchielli, L'invention de la violence, Fayard, 2011, 344 pages, p71, [13] Laurent Mucchielli, L'invention de la violence, Fayard, 2011, 344 pages, p87, [14] Laurent Mucchielli, L'invention de la violence, Fayard, 2011, 344 pages, p90, [15] Laurent Mucchielli, L'invention de la violence, Fayard, 2011, 344 pages, p169. Alors que 70% des femmes jugent le harcèlement et les atteintes sexuelles graves, moins d’un tiers des hommes les jugent graves. Ces enquêtes sont surtout éparses, dans le temps et dans l’espace. Les statistiques de la délinquance offrent depuis des années un rendez-vous incontournable pour une ribambelle de ministres de l’Intérieur. Qui décrit : «Confrontés à l’inflation des affaires transmises par la police et la gendarmerie, les parquets ont dans un premier temps (1993-1998) augmenté à la fois les poursuites et les classements sans suite, et mis en place les premières alternatives. Que sait-on de «l'agression» d'un jeune à Belfort le soir de Noël ? L'hypothèse d'une explosion de la criminalité et de l'ensauvagement de la société va devenir la centralité des deux prochaines années et des campagnes électorales. Puis une légère décrue, avant une remontée : en 2018, des mineurs ont été suspectés dans des affaires par la police et la gendarmerie à 209 000 reprises. Pourtant, sans minimiser, excuser, voire même justifier les phénomènes de violence, il semble que nous sommes bien loin d’une société sans foi ni loi, où la violence physique constituerait la norme du lien social. Libération en version papier et numérique. L’élargissement du délit ne peut donc que faire augmenter la criminalisation de celui-ci. Quant aux infractions à la législation sur les stupéfiants où des mineurs sont suspectés, elles triplent presque sur la période : 30 000 mises en cause de mineurs en 2018. Entre réductionnisme, manipulation à fins électorales[1][2][3][4][5][6], erreur involontaire, course à l’audimat et sensationnalisme[7], pression de lobbys et marchands de sécurité, la question de la délinquance est très mal débattue au sein de l’espace public, ce qui impacte l’élaboration de politiques publiques adéquates. Les hommes et les femmes ne vivent pas de la même manière les faits subis. Une déclaration que vous nous demandez de vérifier, et qui intervient alors que le ministre de la Justice a refusé de parler, contrairement à son homologue de l’Intérieur, Gérald Darmanin, d’un «ensauvagement» de la société. C’est ce que conclut l’étude annuelle de victimation de l’Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales qui confirme la hausse des plaintes pour violence sexuelle et conjugale depuis 2016. Enquête Cadre de vie et sécurité : enquête annuelle réalisée par l’Insee en partenariat avec l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) Depuis 2015 le ministère de l Il faut donc être prudent avec les statistiques administratives de police et croiser celles-ci avec les résultats des enquêtes de victimation. Cependant, cette hypothèse reste fragile pour expliquer l’augmentation des homicides. Tous les 10 ans environ, le thème de l’insécurité revient sur le devant de la scène : au début des années 90, pendant la campagne électorale en 2002, puis avec les émeutes de 2005 et l’élection de Sarkozy, l’insécurité semble donc exploser depuis une vingtaine d’années si on en croit le champ politico-médiatique. Viennent ensuite l’ensemble des atteintes aux personnes (21% y compris les atteintes sexuelles), les infractions à la législation sur les stupéfiants (13%) et les outrages (4%).». Mais s’il récidive ou que les forces de l’ordre le suspectent à nouveau au cours de la même année, il sera compté plusieurs fois. Ils ont ensuite connu des périodes en dents de scie pour diminuer au début des années 2000, tout en sachant que les seuls statistiques de la police sont insuffisants. Plus en détail, le ministère écrit, pour l’année 2018 : «Les mineurs condamnés pour crime, au nombre de 491, représentent 1% des mineurs condamnés, 67% d’entre eux ont commis un viol. La délinquance explose Le magistrat a fait état de chiffres en constante augmentation : nombre de mineurs passés devant le juge pour enfants en 2015 (31 % de plus qu'en 2014 et 55 % de … Par exemple, si des comportements anciens sont soudainement criminalisés, la délinquance ne peut qu’augmenter.