Les dirigeants sont chassés du pouvoir au début de 1979 par l'entrée des troupes vietnamiennes du Cambodge qui libèrent la population des Khmers rouges. Sihanouk, en quête d'alliés, se rend en république populaire de Chine et diffuse sur Radio Pékin un message promettant de lutter pour la « justice ». En public, Hou Yuon et ses camarades se montrent moins loquaces sur le sujet, et ce n'est qu'en 1973, quand la plupart des troupes vietnamiennes se seront retirées, que les dirigeants khmers rouges commencent à les désigner sous la dénomination d'ennemis numéro un. Des mouvements de résistance à l'occupation vietnamienne se forment et se renforcent, accueillant une majorité de Khmers rouges. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer cette préférence accordée par les Vietnamiens aux Khmers rouges dissidents : ceux-ci se seraient montrés moins sensibles à la corruption financière que les anciens Khmers issarak ; ces derniers, ayant généralement vécu des années au Viêt Nam, auraient eu une meilleure connaissance des réalités politiques vietnamiennes et par conséquent une plus grande capacité de tenir tête à leurs protecteurs ; enfin, les Khmers rouges dissidents, ayant le plus à perdre d'un retour de Pol Pot, auraient été jugés plus dociles[134]. Le 17 avril 1975, Phnom Penh, capitale du Cambodge, est envahie par de longues cohortes d'adolescents maigres et hagards, tout de noir vêtus et lourdement armés.. Il s'agit de l'armée des communistes cambodgiens. Ils font tous partie de l'Association des étudiants khmers de France (AEK) qui prend en charge et aide tout ressortissant cambodgien venu y faire ses études. Le 6 juillet 1994, l'assemblée cambodgienne décrète les Khmers rouges « hors-la-loi » ; les deux premiers ministres demandent à l'ONU l'instauration d'un tribunal spécial pour juger les dirigeants du Kampuchéa démocratique[164]. En avril 1974, le comité central du Parti communiste du Kampuchéa envoyait à ses cadres un programme de résistance à long terme. En janvier 1993, les Khmers rouges réaffirment leur intention de boycotter les élections. Au sein de la direction des Khmers rouges, Hou Yuon se déclare hostile à ce plan ; Pol Pot l'accuse alors d'« oppositionnisme ». De ce qu'il a vu, Thion paraît confiant quant à la suite du mouvement[45]. Le Parti communiste du Kampuchéa est officiellement dissous le 6 décembre[144]. Les Khmers rouges réorganisent en outre leur mouvement pour le rendre plus présentable. L'idéologie s'oriente vers un désir de refaçonner toute la société cambodgienne sur le modèle de la paysannerie « authentique »[51]. Les Khmer Krom, ainsi que les minorités thaïe et lao sont également victimes de tueries perpétrées par les forces de sécurité de la zone sud-ouest[109]. Leur fuite a été organisée par les cellules clandestines du parti à Phnom Penh et ils passent neuf mois ensemble comme membres candidats du PCK dans la zone spéciale visitée auparavant par Thion. On retrouve à ses côtés, à la tête de la branche modérée du parti, Tou Samouth, le mentor de Saloth Sar, plus connu sous le nom de Pol Pot. Le secrétaire du parti, Tou Samouth, est suivi dans la hiérarchie par Nuon Chea, Saloth Sâr et Ieng Sary. Le PCI devient, lui-même, le Parti des travailleurs du Viêt Nam. Tous ceux-là adhèrent à cette époque au Parti communiste français (PCF), et font, lors de ces réunions, la lecture d'ouvrages signés de Marx, Lénine, ou encore Staline. Plusieurs d'entre eux, comme Saloth Sâr, Ieng Sary et Mey Mann, adhèrent au Parti communiste français. Les deux Khmers suivent une formation politique de plusieurs semaines neuf heures par jour, avec des séances d'autocritique. Puis c'est Keo Meas, no 6 dans la hiérarchie du Parti communiste du Kampuchéa, qui est arrêté en septembre 1976 ; lui aussi meurt en captivité à Tuol Sleng. Retrouvez l'émission en réécoute gratuite et abonnez-vous au podcast ! Thion reporte ce que l'on veut bien lui montrer, mais il connaît suffisamment le Cambodge pour poser les bonnes questions et savoir interpréter les réponses et les non-dits. Sarin est aussi témoin des diatribes de Hou Yuon contre la République démocratique du Viêt Nam et le Việt Cộng, appelés en privé amis numéro 7 par les cadres khmers rouges, suivant un classement des puissances communistes où ils se sont octroyés la troisième place, la première étant dévolue à la république populaire de Chine et la seconde à l'Albanie. La constitution du Kampuchéa démocratique garantit le droit à la libre pratique religieuse, tout en interdisant les religions « réactionnaires »[220] ; dans les faits, toutes les religions sont persécutées[221]. Sarin consigne son témoignage dans un petit livre en khmer intitulé ស្រណោះព្រលឹងខ្មែរ Sranos Proleung Khmer (« nostalgie de l'âme khmère »)[46]. À partir de 1981, les Khmers rouges présentent un profil idéologique plus flou, leur nouveau parti s'affirmant « socialiste démocratique » et non plus communiste. Pendant son absence, d'après le Livre noir du gouvernement du Kampuchéa Démocratique édité en 1978, les Vietnamiens auraient essayé de négocier avec Son Sen et Ieng Sary un commandement militaire conjoint pour protéger le quartier général du Việt Cộng qui aurait été transféré à Kratie et de fournir une aide logistique sur les pistes qui partaient au sud du Viêt Nam, en échange d'une assistance militaire[29]. Il défend le nouveau régime en octobre devant l'Assemblée générale des Nations unies[90]. L’entrée des Khmers Rouges dans la capitale le 17 Avril 1975 en témoigne : les Phnompenhois sont exaltés par cette prise de pouvoir. Le régime politique au pouvoir de 1975 à 1979, portait le nom de Kampuchéa démocratique, nom ensuite revendiqué par le gouvernement khmer rouge en exil. Le Cambodge vit alors sous un régime d'arbitraire total. La plupart des chefs de ces partisans ont fait leurs études à Paris. Les chefs militaires khmers rouges comme Ta Mok dans le Sud-Ouest, ou So Phim dans l'Est, dont les zones d'opérations sont isolées les unes des autres, doivent agir indépendamment, attendre des mois leurs ravitaillements en armes et souvent se contenter d'effectuer des raids-éclairs. Pendant ce temps-là et durant presque toute la décennie, beaucoup de futurs dirigeants khmers rouges étudient en France. Sa direction a été constituée jusqu'en 1981 par le Parti communiste du Kampuchéa, dit également Angkar អង្ការ (« Organisation »). Un nouvel incident oppose le nouveau procureur, William Smith, avec les autorités cambodgiennes depuis septembre 2009 sur l'extension des inculpations à de nouveaux suspects[189]. Une répression impitoyable est mise en place pour mater la rébellion dans l'est : So Phim, responsable de zone, a pour instruction de « torturer férocement » les chefs des insurgés[61]. En juin 2013, le parlement cambodgien adopte une loi punissant de deux ans de prison « tout individu qui ne reconnaît pas, qui minimise ou qui nie » les crimes des Khmers rouges[197]. Les Khmers rouges bénéficient du soutien d'un ensemble de pays qui souhaitent chacun gêner le Viêt Nam et, indirectement, son protecteur soviétique. Sihanouk, de son côté, publie une déclaration affirmant qu'il exclut d'accorder son pardon à Pol Pot et Ta Mok, mais pas à Son Sen[172]. Nous vous offrons le meilleur des 2 mondes avec un interlocuteur franco-canado-khmer à votre écoute qui saura vous composer le voyage adapté à toutes vos attentes et une équipe khmère, spécialiste de la destination, qui vous dénichera les meilleures expériences. Déclaré persona non grata par la république khmère, il franchit clandestinement la frontière khméro-thaïe début février et rejoint une zone aux mains de la guérilla à une demi-heure de Phnom Penh[44]. Le bureau permanent du comité central des Khmers rouges (« Centre du Parti ») pendant qu'ils étaient au pouvoir était composé de[200] : Le leadership des Khmers rouges a peu changé entre les années 1960 et le milieu des années 1990 : D'autres anciens Khmers rouges ont occupé par la suite des postes à haute responsabilité dans les régimes qui ont suivi celui du Kampuchéa démocratique, tels Hun Sen (ancien commandant en second d'un régiment, devenu Premier ministre de la République populaire du Kampuchéa à partir de 1985 et toujours à la tête du pays), Heng Samrin (commandant de division, devenu ensuite le chef du gouvernement mis en place par l'armée vietnamienne en 1979, chef de l'État cambodgien jusqu'en 1991) ou Chea Sim (Secrétaire de district du Parti communiste du Kampuchéa, futur président de l'Assemblée nationale de 1981 à 1998, puis du sénat. Partant du fait que les Khmers rouges souhaitaient construire une société nouvelle, ils ont aboli la hiérarchisation de la langue, le peuple devenant ainsi une seule et même entité homogène[65]. La Chine fournit des armes aux Khmers rouges, tandis que les États-Unis et le Royaume-Uni apportent leur soutien à l'ensemble des mouvements de guérilla contre les Vietnamiens (dont les Khmers rouges), par l'intermédiaire de la Thaïlande[146]. Les cambodgiens sont des Khmers. Les Khmers rouges. Il est à noter toutefois que durant cette période, le terme socialisme sera rarement utilisé et que, même si la nature communiste du régime du Kampuchéa démocratique ne faisait de doute pour aucun observateur, jusqu'en 1977 l'existence même du PCK restera cachée en dehors des cercles proches du comité central[218]. Sur le plan militaire, les forces armées khmères rouges ont successivement porté le nom d'Armée révolutionnaire du Kampuchéa (1968-1970, puis 1975-1979), Forces armées populaires de libération nationale du Kampuchéa (1970-1975), et enfin Armée nationale du Kampuchéa démocratique (en) (après 1979). Malgré la participation des Khmers issarak à la lutte indépendantiste, c'est finalement l'action du roi Norodom Sihanouk qui entraîne la reconnaissance par la France, à la fin 1953, de l'indépendance du royaume du Cambodge. Entre 1975 et 1979, le PCK voudra exercer un pouvoir absolu et mettre en place une société. Les hommes de Pol Pot refusent par ailleurs de se joindre au processus de départ négocié des Américains, défini par les accords de paix de Paris : irrité, le gouvernement du Nord Viêt Nam diminue son aide aux rebelles cambodgiens, mais perd par là-même un moyen de pression sur eux[58]. Ce bureau est composé pour une grande partie d'anciens étudiants de Phnom Penh. Le premier avatar du futur mouvement khmer rouge apparait lors du protectorat français. C'est durant les années 1950 que Sihanouk commence à utiliser l'expression « Khmers rouges » (reproduite en français dans le texte par les médias internationaux) pour désigner les communistes cambodgiens, par opposition aux « Khmers roses » du Parti démocrate, aux « Khmers bleus » réclamant la formation d'une république du Cambodge et aux « Khmers blancs » royalistes[12]. Le 25 juillet 1997, lors d'une réunion publique, Pol Pot est condamné à la « prison à vie ». En septembre 1975, Sihanouk séjourne à Phnom Penh durant trois semaines, est reçu avec tous les égards, et repart satisfait. En juillet, Pol Pot installe son nouveau quartier général, le Bureau 131, sur le flanc du mont Thom. Les réformes ne sont pas appliquées partout avec la même célérité : les changements sont certainement les plus rapides dans le sud-ouest, commandé par un certain Chhit Chœun qui sera bientôt mieux connu sous le pseudonyme de Ta Mok, alors que les zones contrôlées par des anciens du parti communiste indochinois tels So Phim ou Non Suon semblent appliquer les consignes avec plus de modération. Ainsi malgré ses déconvenues successives, Nhem En persiste et signe. En 1973, le contrôle khmer rouge s'étend aux deux tiers du territoire cambodgien[57]. La construction par les Vietnamiens et leurs alliés cambodgiens d'une zone défensive déboisée, surnommée « mur de bambou (en) » et truffée de mines antipersonnel, cause des dizaines de milliers de morts, victimes notamment du paludisme et des mines[152]. Au printemps 1960, le PRPK adopte le nouveau nom de Parti ouvrier du Kampuchéa. Politiquement, les Khmers rouges sont renforcés par un vote de l'Assemblée générale des Nations unies, qui décide en novembre 1979 de faire siéger la délégation du gouvernement en exil du Kampuchéa démocratique, et d'exclure la République populaire du Kampuchéa pro-vietnamienne. Ieng Sary, Ieng Thirith et Pol Pot jouent un rôle clé dans le durcissement politique et les purges : durant l'été 1977, quarante responsables de la zone nord-ouest sont arrêtés. » Khieu Samphân, également jugé ce jour-là, a lui été reconnu coupable et responsable du crime de génocide par meurtres collectifs à l'encontre de la minorité vietnamienne[198]. Outre les motifs idéologiques de « purification » de la population urbaine vue comme marquée par la « corruption » et la « débauche », l'évacuation des villes vise également à éviter toute contestation du nouveau régime par la société civile, tout en privant Sihanouk de sa base de soutien[86]. Les soldats khmers rouges qui entrent dans la capitale cambodgienne le 17 avril comptent notamment de jeunes adolescents, des paysans n'ayant jamais visité de ville, et des guérilleros ayant vécu durant des années dans la jungle[82]. Kampong Som, principal port du pays, tombe le 18 avril, et est évacuée dans la foulée. Par ailleurs, les Khmers rouges l'assignent à résidence dans son palais en 1976. Ils décrivent également en détail le programme social khmer rouge. La Chine, les Occidentaux et l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est contribuent à la concrétisation de l'alliance entre les Khmers rouges et les autres branches de la résistance anti-vietnamienne. L'APRONUC renonce finalement à organiser le scrutin dans les zones sous leur domination[160]. Son héritage ? Il succombe cependant à une crise cardiaque avant de pouvoir être évacué[177], peut-être aidé à mourir par son médecin militaire thaïlandais[178]. Une partie des troupes khmères rouges, abandonnant leur idéologie et dénonçant leurs anciens chefs, se reconvertissent dans les affaires, voire le crime organisé, et continuent de détenir le pouvoir économique dans la région de Pailin, près de la frontière avec la Thaïlande. L'avènement du régime khmer rouge en avril 1975 marqua le début d'une aventure étrange et meurtrière pour les intellectuels cambodgiens, écartelés entre un patriotisme intransigeant et une foi romantique dans une révolution qui se voulait transcender toutes les expériences révolutionnaires de l'histoire du socialisme. Le 4 septembre 1981, Sihanouk, Khieu Samphân et Son Sann publient une déclaration commune annonçant la formation d'un gouvernement de coalition pour libérer le Cambodge des « agresseurs vietnamiens »[142]. Voici une liste non-exhaustive de faits historiques marquants de l'idéologie khmère rouge. Le régime du maréchal Lon Nol est défait. Il est placé sous la présidence de Son Ngoc Minh, chef du gouvernement indépendantiste cambodgien. À la fin de la guerre d'Indochine, les « Khmers Việt Minh », conformément aux accords de Genève, déposent les armes ou se réfugient au Nord Viêt Nam. Ces mines avaient transité par la piste Hô Chi Minh et avaient été placées sur le Mékong au début de 1975, coupant la principale voie d'approvisionnement de Phnom Penh et rendant la capitale totalement dépendante du pont aérien américain, qui, seul, ne pouvait suffire à acheminer la totalité des ressources nécessaires[72]. Un rapport secret datant de 1978 sur les "ennemis internes" au parti aurait accusé le secrétaire de la province de Kandal, Som Chea, d'avoir commis le crime. Le prince Norodom Ranariddh (FUNCINPEC et fils de Sihanouk) devient ainsi « premier Premier ministre », alors que Hun Sen (Parti du peuple cambodgien) est nommé « deuxième Premier ministre ». Le nom de « Khmers rouges » recouvre, dans les faits, un ensemble de mouvements ayant connu différents noms officiels, mais ayant en commun la permanence, à partir du début des années 1960, d'un même noyau dirigeant. Il était le "Frère numéro deux" du régime des Khmers Rouges au Cambodge : Nuon Chea est mort ce dimanche à l'hôpital de l'Amitié khméro-soviétique de Phnom Penh, a annoncé un porte-parole de la justice cambodgienne. En 1986, Mikhaïl Gorbatchev annonce la fin du soutien de l'URSS aux guerres et guérillas locales, dont l'occupation du Cambodge par le Viêt Nam ; le gouvernement vietnamien accélère alors le retrait de ses troupes du territoire cambodgien, déjà entamé plusieurs années auparavant. Plusieurs milliers de membres de groupes tribaux se rebellent et se réfugient à la frontière vietnamienne. Cambodge – Mémoire – Khmers rouges : Faire résonner l’histoire avec la jeune génération, Cambodge Mag, 21/07/2017. Témoin de nombreuses scènes dramatiques, il les reconstruit dans les années qui suivent la fin du régime dictatorial des khmers rouges. L'agriculture est totalement désorganisée par les transferts de population, la situation étant encore aggravée par l'incompétence du gouvernement en matière d'infrastructures. Les Khmers rouges sont chassés du pouvoir le 7 janvier 1979 par le Vietnam, allié à d'ex-membres du mouvement ayant fait défection, dont Hun Sen, actuel Premier ministre. Ils l'ont ensuite coupée en morceaux. Le 2 décembre 1978, soixante-dix cadres et officiers dissidents, soutenus par le Viêt Nam où ils sont formés et encadrés par Lê Đức Thọ[122], fondent le Front uni national pour le salut du Kampuchéa (FUNSK), dont Heng Samrin prend la direction[123]. Le 25 décembre 1978, l'Armée populaire vietnamienne pénètre au Cambodge et démantèle en moins d'une semaine la défense mise au point par Son Sen. Pol Pot, au début du conflit, s'absorbe dans des activités de routine. C'est la première fois depuis sa création en 2003 que le tribunal chargé de juger les Khmers rouges à Phnom Penh reconnaît d'anciens haut-dignitaires du régime comme responsable de crimes qualifiés de génocides. En octobre, Vorn Vet participait à une formation politique de plusieurs jours. L'ancienne zone khmère rouge de Pailin demeure dans les faits gérée par les hommes d'Ieng Sary qui, en échange de l'impunité, conservent leur autonomie[180]. Nous vous le répétons souvent. Si l'identité marxiste-léniniste du Parti communiste du Kampuchéa est parfois revendiquée, Marx et Lénine sont peu cités dans les textes du Kampuchéa démocratique, le marxisme khmer rouge demeurant assez abstrait[212]. Le 15 avril 1998 mourait Pol Pot. Au fur et à mesure que la stratégie khmère rouge se mettait en place, la nécessité d'un front uni et le besoin de faire jouer un rôle à Norodom Sihanouk et à ses partisans se faisait moins sentir. Au sein du mouvement, le PCK est désigné sous le nom de l'Angkar អង្ការ (« l'organisation ») et seul le petit cercle de ses dirigeants connaît sa véritable nature[23]. Personne n'échappait à l'emprise du parti révolutionnaire et à leur désir de créer une nouvelle société idéale[65]. Dans les zones est, où les opuscules s'inspiraient des modèles vietnamiens, un tract intitulé Moralité des combattants révolutionnaires détaillait une liste en douze points proche de celle des communistes chinois. Le document déplorait que les fermiers soient privés de leurs « droits de vote, d'étudier, de lire des livres progressistes et de voyager librement pour gagner leur vie ». Il n'en demeure pas moins que les débats se poursuivent concernant l'influence morale que la religion majoritaire du pays a pu exercer sur l'idéologie des partisans de Pol Pot[224]. Le 20 juillet 1962, Tou Samouth diparaît dans des circonstances contestées. Les derniers partis politiques créés par les Khmers rouges dans les années 1990 se sont principalement présentés comme des partis de solidarité et d'union nationale, en conservant surtout l'opposition au Viêt Nam en guise de ligne idéologique[229]. Il existe néanmoins des analogies entre le mode de vie imposé aux Cambodgiens et les règles monastiques auparavant en œuvre dans les pagodes. Depuis que les Khmers rouges ont quitté le pouvoir en 1979, je … Le premier procès de l'histoire contre un ancien dirigeant khmer rouge s'est ouvert le 17 février à Phnom Penh. Le parti a été remplacé en 1981 par le Parti du Kampuchéa démocratique. Pol Pot se serait alors cru trahi par Son Sen et, le 10 juin, il fait exécuter ce dernier, ainsi que son épouse l'ancienne ministre Yun Yat, leur fils et neuf gardes du corps[171]. La plupart des observateurs et des acteurs politiques cambodgiens présument alors que les trois hommes, mystérieusement disparus, ont été tués par la police de Sihanouk[22] et l'annonce de leur présence aux côtés des Khmers rouges passe, un temps, pour une manipulation : surnommés « les trois fantômes », Khieu Samphân, Hou Yuon et Hu Nim sont présentés comme les dirigeants du mouvement, auquel ils donnent une aura de respectabilité. La plupart avaient été formés à l'école de l'amitié viêtnamo-khmère à Hanoï où ils avaient suivi des cours de vietnamien, des études politiques et des périodes d'entrainement militaire. Les victimes civiles au Cambodge ont conduit un peuple furieux dans les bras d'une insurrection qui avait bénéficié d'un soutien relativement faible jusqu'au début des bombardements, la mise en mouvement de l'expansion de la guerre du Viêt Nam au Cambodge profond, un coup d'État en 1970, la hausse rapide des Khmers rouges, et, finalement, le génocide cambodgien », Robbie Corey-Boulet – The Phnom Penh Post / Le petit journal – Cambodge/khmers rouges -. Les troupes de Pol Pot se dispersent, et lui-même est capturé le 18 juin[173]. (réalisatrice) et Ung, L. (auteure). Le Kampuchéa démocratique n'a officiellement pas de prisons, mais les « centres de rééducation » se multiplient à travers le pays. Saloth Sâr séjourne également à Pékin, en république populaire de Chine, en décembre 1965, et décide à cette occasion de se rapprocher des Chinois, dont il se sent politiquement et stratégiquement plus proche. Le mouvement ultra-maoïste passe du côté des rebelles, avec le soutien militaire de Pékin. Histoire du Cambodge : Khmers rouges au Cambodge. Les Khmers rouges continuent de fonctionner selon une logique du secret, ne révélant ni l'identité de leurs véritables dirigeants, ni même l'existence du Parti communiste du Kampuchéa. Les Khmers Rouges En 1954, à la fin de la guerre d’Indochine, alors que la plupart des militants communistes se réfugiaient au Viêt Nam du Nord, un certain nombre d’entre eux décident de résister au régime du Prince Sihanouk. En mars, quand ils prennent Oudong, l'ancienne capitale royale, ils déportent près de 20 000 personnes à la campagne, exécutent les « ennemis de classe » — les représentants du gouvernement et les enseignants qui n'avaient pas rejoint leur cause — et mettent les autres au travail[62]. », CAMBODIA Radhsphea Ney Preah Recheanachakr Kampuchea - Assemblée nationale, Assemblée constituante - élections tenues en 1993, Les impunis. Saloth Sâr (futur Pol Pot), le rejoint quelque temps après sa formation[8]. Toutes les autres villes du pays sont évacuées dans les semaines suivantes au fur et à mesure de l'avancée des Khmers rouges. Seuls les anciens ont le droit de cultiver un lopin privé. Des chansons et des slogans dénigrant la famille et valorisant Pol Pot et son gouvernement ont été appris aux jeunes, puisque ceux-ci étaient facilement influençables[66]. Le plan prévoit un blocus de la capitale destiné à la priver de nourriture et de munitions, d'affaiblir la résistance par des tirs de mortiers puis de déclencher l'assaut final. La plupart des chefs de ces partisans ont fait leurs études à Paris. S’il n’y a que des écrits, personne ne les lira. L'historien David Porter Chandler (en) pour sa part affirme que si la révolution a tué tant de personnes, elle le devait moins à un manque ou à un excès de marxisme-léninisme, même si dans le Kampuchéa démocratique cette doctrine allait se révéler dévastatrice, qu'à so many counterrevolutionary ideas among rulers and ruled, so much poor leadership and so much counterrevolutionary behaviour (« tant d'idées contre-révolutionnaires parmi les dirigeants et les dirigés, une si faible direction et tant de comportements contre-révolutionnaires »). En mars 1973, Norodom Sihanouk et son épouse la reine Monique visitent la zone khmère rouge après être passés par la piste Hô Chi Minh, mais sont tenus à l'écart de la population. La durée de survie des détenus n'excède généralement pas trois mois. Plus de mille Cambodgiens expatriés, intellectuels et membres de professions libérales, revenus au pays après la révolution, sont considérés comme suspects du fait de leur statut social, et envoyés en camp de travail[95],[96]. Dans la zone 25, près de Phnom Penh, par exemple, les cadres locaux demandent à leurs troupes de faire preuve d'internationalisme de discipline et d'éthique « révolutionnaire » tout en s'abstenant d'actes de vengeance ou de menaces contre les Vietnamiens. Aucun d'entre eux n'estimait avoir de compte à rendre à des mentors, des modèles étrangers ou aux dirigeants précédents[210]. Ieng Sary, futur vice-Premier ministre et ministre des affaires étrangères du Kampuchéa démocratique, prend les rennes de ces tables rondes et nomme le groupe "le Cercle marxiste". Un organisme destiné à gérer l'ensemble des activités du mouvement a été créé en 1979, sous le nom de Front de la grande union nationale démocratique patriotique du Kampuchéa. Norodom Sihanouk, entretemps renommé chef de l'État par la nouvelle assemblée constituante, doit créer un système de « double gouvernement », chaque ministère étant chapeauté par deux ministres de deux camps politiques opposés. À partir du 20 mai et durant quatre jours, une conférence spéciale de l'organisation khmère rouge se tient dans la capitale désertée par ses habitants, sous la présidence de Nuon Chea et de Saloth Sâr qui se fait désormais appeler Pol Pot. Actualité Culture Histoire Quand les Khmers rouges massacraient les "bourgeois" cambodgiens. Trois ouvrages sur la vie dans les secteurs « libérés » sont écrits en 1972 et 1973 par des personnes extérieures au mouvement. La zone est du pays, qui compte 1,7 million d'habitants à la mi-1976, dont 300 000 « peuples nouveaux », est le secteur le moins pénible, les Khmers rouges s'y montrant moins brutaux qu'ailleurs et les exécutions étant nettement moins nombreuses. À la fin de 1972, trois des quatre divisions nord-vietnamiennes qui combattaient au Cambodge rentrent alors que la quatrième reste stationnée près de la frontière, vers Kampong Cham. Plus de 55 000 personnes vivent ainsi dans les différentes zones frontalières sous contrôle khmer rouge, y compris à l'intérieur de la Thaïlande. Khieu Samphân et Ieng Sary commandent quant à eux des troupes dans la région de Battambang, également depuis le territoire thaïlandais[155]. Plus tard, Pol Pot réfutera cette hypothèse, assurant que l'armée avait opéré une progression constante. Il écrivait que les citadins n’étaient qu… Le gouvernement royal d'union nationale du Kampuchéa, quant à lui, dirigé officiellement à Pékin par l'ancien premier ministre de Sihanouk Penn Nouth, est totalement isolé de la réalité du terrain. C'est alors la première fois que les communistes cambodgiens choisissent eux-mêmes leur direction, en dehors de la tutelle de leurs alliés vietnamiens[14]. En novembre 1991, Khieu Samphân et Son Sen se rendent à Phnom Penh pour y inaugurer la mission du Parti du Kampuchéa démocratique, mais, sans que la police de Hun Sen intervienne, ils sont malmenés par une foule en furie, et doivent prendre la fuite[157],[158]. C'est au début des années 1950 que le roi Norodom Sihanouk prononce pour la première fois le terme de Khmers rouges. Seripheap est membre fondateur du réseau d'agences locales Nomadays. Certains comme le cinéaste Rithy Panh y ont perdu leur famille. En septembre, la monarchie est rétablie et Sihanouk redevient roi. Sieu Heng, le chef du PRPK, se révèle être en cheville avec le gouvernement et fait défection en 1959, rejoignant le camp de Sihanouk. Le document insistait sur la nécessité d'aider la population locale dans ses tâches quotidiennes de manger et boire de « manière révolutionnaire » de s'abstenir de tout comportement déplacé avec les femmes et de prêcher une haine féroce de l'ennemi. Des sources américaines estiment par contre que les rebelles ont subi des pertes sévères, probablement près de 16 000 tués, soit plus de la moitié des troupes engagées sur ce front. Le Pracheachon se présente à plusieurs scrutins électoraux, mais l'opposition à Sihanouk fait l'objet de mesures d'intimidation continuelles. Le texte par exemple feignait d'ignorer l'existence du FUNK et contenait un vibrant plaidoyer pour la lutte des classes, affirmant que le parti n'avait pas à répondre aux attentes des « capitalistes », mais à celles des paysans et des travailleurs. Les troupes vietnamiennes emmenées par plusieurs anciens Khmers rouges dissidents sont entrées dans Phnom Penh il y a 40 ans, le 7 janvier 1979, pour mettre fin à une dictature d'une extrême violence qui causa la mort de 1,7 million de personnes, selon les estimations : celle du Kampuchéa démocratique. L’histoire des Khmers rouges ne s’arrête pas avec la mort de Douch. A certains égards, c'est aux années 1930 que remonte l'histoire longue de l'arrivée au pouvoir des « Khmers rouges »1.