Quant au silence de l’Ecriture sur la création de cette informité matérielle, on pourrait également l’objecter à l’égard des chérubins et des séraphins (Isaïe VI, 2 ; XXXVII, 16), et de tant d’autres esprits célestes, distingués par l’Apôtre en trônes, dominations, principautés, puissances ( Coloss. Non, dites-vous. Courage ! Je n’accuse pas les paroles, vases précieux et choisis, mais le vin de l’erreur que nous y versaient des maîtres ivres. Eh ! Ceci, puis cela, telle est la pâture de la vicissitude ; mais le changement peut-il être où la forme n’est pas ? On le trouvait bon ; nos devanciers dans la vie nous avaient préparé ces sentiers d’angoisses qu’il fallait traverser ; surcroît de labeur et de souffrance pour les enfants d’Adam. 9. Nouveaux programmes de français cycle 4 Quelques pistes pour intégrer les LCA Se chercher, se construire 5ème 4ème 3ème « Or la terre était invisible et informe » espèce d’abîme profond, sur qui ne planait aucune lumière, chaos inapparent. car l’invoquer, c’est l’appeler en moi. Une misérable dispute, où il était vaincu par un collègue, le pénétrait de plus amers dépits que je n’en éprouvais à perdre une partie de paume contre un camarade. Et ils veulent qu’on les châtie, si ce plaisir les détourne d’études, qui, de leur aveu, doivent conduire leurs fils à ce frivole honneur. Les Confessions De Saint Augustin Ghent University Library. Et ils voient que votre volonté, n’étant pas autre que vous-même, ne saurait subir aucun changement, et que ce n’est point par survenance de résolution soudaine et sans précédent, que vous avez, créé le monde. Elle procède donc de vous, ô mon Dieu ! Jusques à quand rouleras-tu les fils d’Ève dans cette profonde et terrible mer, que traversent à grand’peine les passagers de la croix ? Chapitre XVIII, On peut donner plusieurs sens a l’écriture. Il a donc un double but : avouer ses péchés et ses fautes directement à Dieu (confession au sens chrétien) mais aussi proclamer la gloire de Dieu. C’est une vérité que le temps est sans pouvoir sur l’être muable par sa nature, mais immuable par son intime union avec la forme immuable. charmé de voir en peinture, sur une muraille, « comment le dieu verse une pluie d’or dans le sein de Danaé et trompe cette femme. Que je m’y désaltère, que j’y puise la vie, que je ne sois pas ma vie à moi-même. Ses premières années. Mais qu’est-ce donc que la diminution ou l’épuisement de l’avenir qui n’est pas encore ? Et cependant, mon Dieu, devant qui mon âme évoque désormais ces souvenirs sans alarme, j’apprenais cela volontiers, je m’y plaisais, malheureux ! Car l’Ecriture ne dit point que Dieu ait créé cette matière, à moins qu’elle ne soit exprimée par la dénomination de ciel et de terre, ou de terre seulement, lorsqu’il dit : « Dans le principe, Dieu fit le ciel et la terre : or, la terre était invisible et informe ; » et, quand même le Saint-Esprit eût voulu désigner, par ces derniers mots, la matière informe, nous ne pourrions toujours entendre que cette création divine, attestée par ce verset : « Dieu fit le ciel et la terre. Et l’on endure ces défauts avec caresse, non pour être indifférents ou légers, mais comme devant passer au cours de l’âge. avec ceux qui reconnaissent pour véritables toutes les révélations dont la parole de votre vérité a éclairé mon âme. aversion pour l’étude ; horreur des châtiments. Il ne parlait pas encore, et regardait, pâle et farouche, son frère de lait. 1. Aimons le Seigneur notre Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit, et le prochain comme nous-mêmes (Deut. homme plus fidèles aux lots de la grammaire qu’aux commandes de dieu. Or je péchais ; car ce n’était point en lui, mais dans ses créatures, les autres et moi, que je cherchais plaisirs, grandeurs et vérités, me précipitant ainsi dans la douleur, la confusion, l’erreur. 11. Ainsi, suivant le conseil de l’Apôtre, gardons-nous de prendre orgueilleusement parti pour une opinion contre une autre (I Cor. Le témoignage d'Augustin d'Hippone sur sa quête spirituelle, Les Confessions de Saint Augustin, Saint Augustin, Books On Demand. Maintenant « mes années s’écoulent dans les « gémissements (Ps. Çà et là elle blesse vos yeux, je l’avoue et le sais ; mais qui la balayera ? J’écoute, je pèse ces opinions ; mais loin de moi toute dispute. Ils savent que puisant en vous seul, chacune suivant la contenance et la propriété de son être, toutes les créatures sont très-bonnes, soit que, fixées auprès de vous, elles demeurent dans votre stabilité, soit que, successivement éloignées de vous par la distance des temps et des lieux, elles opèrent ou attestent cette splendide harmonie qui révèle votre gloire. Et quelle est sa vie que vous-même, et quels sont vos jours que votre éternité ; puisque vos années ne manquent jamais, et que vous êtes le même (Ps. Regardez tout cela, Seigneur, avec miséricorde ; délivrez-nous, nous qui vous invoquons ; délivrez aussi ceux qui ne vous invoquent pas encore, pour qu’ils vous invoquent et soient délivrés. ». Aussi je me démenais de tous mes membres, de toute ma voix, de ce peu de signes, semblables à mes volontés, que je pouvais, tels que je les pouvais, et toutefois en désaccord avec elles. — La Terre, création de la matière primitive. Que m’êtes-vous ? Je veux soutenir le ton de ma voix, la durée préméditée de mes paroles est un espace, déjà franchi en silence, et confié à la garde de ma mémoire. ou Comment, lui est venu la pensée de faire quelque chose, puisqu’il n’avait jamais rien fait jusque-là ? toutefois bien différente de vous, loin d’être vous-même. L’avenir n’est pas encore ; qui le nie ? 37. Mais comme je ne pouvais comprendre la réprimande, ni l’usage, ni la raison ne permettaient de me reprendre. Donc celui qui m’a fait est bon, et lui-même est mon bien ; et l’élan de mon cœur lui rend hommage de tous ces biens répandus sur mes premières années. Et néanmoins je péchais, Seigneur mon Dieu, ordonnateur et créateur de toutes choses naturelles, sauf les péchés dont vous n’êtes que régulateur ; Seigneur mon Dieu, je péchais en désobéissant à des parents, à des maîtres ; car je pouvais bien user dans la suite de ces connaissances qu’on m’imposait n’importe à quelle intention. 11. Et quel autre que l’insensé, égaré dans le vide, et flottant sur les vagues chimères de son cœur, pourrait me dire que, si toute forme était arrivée par réduction successive à l’anéantissement, la seule existence de cette informité, support réel de toute transformation, suffirait à produire les vicissitudes du temps ? Qu’ils se récrient donc contre moi, ces maîtres insensés ! Que j’aimerais les voir ainsi frappés de mort à eux-mêmes pour vivre à vous ! Invocation. pourquoi donc refuserions-nous de concevoir, à la lumière de la vérité, que cette terre invisible et sans ordre, abîme de ténèbres, soit l’œuvre de Dieu, tirée du néant ; non coéternelle à lui, quoique le récit divin omette le moment de sa création ? Je veux réciter un cantique ; je l’ai retenu. Elle n’oubliait rien pour que vous me fussiez un père, mon Dieu, plutôt que lui, et ici vous l’aidiez à l’emporter sur son mari, à qui, toute supérieure qu’elle fût, elle obéissait, parce qu’en cela elle obéissait à vos ordres. Que je vous cherche Seigneur, en vous invoquant, et que je vous invoque en croyant en vous ; car vous nous avez été annoncé. 24. Ecoutez, Seigneur, et jugez ma réponse. et pourtant son souvenir est encore dans notre esprit. Et pourtant mon attention reste présente, elle qui précipite ce qui n’est pas encore à n’être déjà plus. Amour du jeu. Autre devise. Que n’ai-je, avec le concours des miens, placé la santé de mon âme sous la tutelle de votre grâce qui me l’eût rendue ! et pourtant l’attention est durable ; elle par qui doit passer ce qui court à l’absence : ainsi, ce n’est pas le temps à venir, le temps absent ; ce n’est pas le temps passé, le temps évanoui qui est long ; un long avenir, c’est une longue attente de l’avenir ; un long passé, c’est un long souvenir du passé. Mais à l’égard de ce ciel des cieux, les cieux de notre terre ne sont que terre. Modern English translations of it are sometimes published under the title The Confessions of St. Augustine in order to distinguish the book from other books with similar titles. CXLVIII, 4) qui est à vous ? Qu’ils reconnaissent que JAMAIS ne saurait être où le TEMPS n’est pas ! Grâces à vous de tous vos dons ! Mais toute connaissance qui varie est muable ; et ce qui est muable n’est pas éternel. Et je parvins ainsi à pratiquer l’échange des signes expressifs de nos sentiments, et j’entrai plus avant dans l’orageuse société de la vie humaine, sous l’autorité de mes parents et la conduite des hommes plus âgés. Seigneur, vous m’avez déjà dit à l’oreille du cœur, d’une voix forte, que vous êtes éternel, « seul en possession de l’immortalité ( I Tim. C’est une vérité que la matière d’une entité peut porter par anticipation le nom de cette entité même ; qu’ainsi on a pu nommer le ciel et la terre, ce je ne sais quoi d’informe, dont le ciel et la terre ont été formés. Toutefois, il était déjà quelque chose qui pût la recevoir. 5. 12. Vois donc ; entre tant de fouilles fécondes que l’on peut faire dans ce terrain de vérité, ne serait-ce pas une folie que de revendiquer la découverte du vrai sens de Moïse, au risque d’offenser par de pernicieuses disputes cette charité, unique fin des paroles dont nous poursuivons l’explication ? D’où viendrez-vous en moi ? Ne peut-on pas dire aussi que c’est avec assez de raison que toutes les substances invisibles et visibles sont dénommées ciel et terre ; et que ces deux termes comprennent la création entière accomplie dans le Principe, c’est-à-dire dans la Sagesse divine ; mais que tous les êtres étant sortis du néant, et non de la substance de Dieu, puisqu’ils ne participent pas à sa nature et qu’ils ont en eux-mêmes le principe de la mutabilité, soit qu’ils demeurent comme l’éternelle maison du Seigneur, soit qu’ils changent comme l’âme et le corps de l’homme ; la matière de toutes choses visibles et invisibles encore dénuée de la forme, capable toutefois de la recevoir pour devenir le ciel et la terre, a été justement nommée « terre invisible et informe, abîme de ténèbres, » sauf cette distinction nécessaire entre la terre (493) invisible et sans ordre ou la matière corporelle avant l’investiture de la forme ; et les ténèbres répandues sur l’abîme ou la matière spirituelle avant la compression de sa fluide mobilité et le « FIAT LUX » de votre sagesse. Laissez-moi pourtant parler, puisque c’est à votre miséricorde et non à l’homme moqueur que je parle. Oui, si j’eusse été Moïse (pourquoi non ? » Par ces paroles s’insinue peu à peu, dans les esprits qui ne peuvent concevoir la privation de la forme autrement que comme l’absence de l’être, la notion de cette informité, germe d’un autre ciel, d’une terre visible et ordonnée, source des eaux transparentes, et de toutes les merveilles que la tradition comprend dans l’œuvre des jours, parce que les évolutions de formes et de mouvements, prescrites à leur nature, la soumettent aux vicissitudes des temps. Né en 354 à Thagaste (aujourd’hui Souk-Ahras, en Algérie), Augustin a quarante-trois ans lorsque vers 397 il entreprend la rédaction des Confessions. » Qui va me les rappeler, si petit enfant que ce soit, en qui je vois de moi ce dont je n’ai pas souvenance ? Les Confessions narrent le récit d'une conversion d'un homme assoiffé d'amour. Voilà ce qu’ils voient, et ils se réjouissent, autant qu’il leur est possible ici-bas, dans la lumière de votre vérité. — Qu’entend-il donc ? Pour moi il est égal en ténèbres d’oubli à celui que j’ai passé au sein de ma mère. Des voiles, sans doute, pendent au seuil des écoles de grammaire ; mais ils couvrent moins la profondeur d’un mystère que la vanité d’une erreur. Êtes-vous donc contenu par le ciel et la terre, parce que vous les remplissez ? La difficulté d’apprendre cette langue étrangère assaisonnait de fiel la douce saveur des fables grecques. Pourquoi donc haïssais-je ainsi la langue grecque, pleine de ces fables ? » Et parmi ceux qui s’accordent à reconnaître, dans ce principe, la Sagesse par (498) laquelle, Augustin - Œuvres complètes, éd. Non, non ! Celui-ci : « La terre était invisible, informe, et les ténèbres couvraient l’abîme ; » c’est-à-dire : cet ensemble, qui a reçu le nom de ciel et de terre, n’était encore qu’une matière informe et ténébreuse, qui devait produire le ciel intelligible, autrement dit le ciel du ciel ( Ps. C’est pourquoi vous avez dicté ces paroles : « Les ténèbres étaient à la surface de l’abîme ( Gen. Saint Augustin. Et c’est l’homme qui parle ainsi, et vous avez pitié de lui, parce que vous l’avez fait, et non le péché qui est en lui. Et nulle part l’Ecriture ne dit quelle parole les a formées. in Livre dixième, chapitre XXVII.38, prière de Saint Augustin Je vous ai aimée tard, beauté si ancienne, beauté si nouvelle, je vous ai aimée tard. Et au jeu même, vaincu par le désir d’une vaine supériorité, j’usurpais souvent de déloyales victoires. AUGUSTIN (Saint) – Les Confessions . 13. Où est ce cœur ? Pas un mot qui me fût connu ; et puis, des menaces terribles de châtiments pour me forcer d’apprendre. 20. — Amour du jeu. 4. Un autre dit : « La terre était invisible, informe ; et les ténèbres couvraient l’abîme ; » c’est-à-dire : cet ensemble qu’on appelle le ciel et la terre, n’était encore qu’une matière informe et ténébreuse, d’où devaient sortir ce ciel corporel, cette terre corporelle, avec toutes les réalités corporelles connues de nos sens. C’est une vérité, que l’informité, ce presque néant, est également exempte des révolutions du temps. Guérissez mes yeux ; qu’ils s’ouvrent à la joie de votre lumière. VIII, 5) ? ) Sont-elles donc encore invisibles et informes, ces eaux dont nous admirons le limpide cristal ? 17. Dans ses confessions, saint Augustin nous livre son chemin de foi et ses réflexions sur son temps qui sont toujours d'actualité de nos jours. Doux menteur, il était toutefois amer à mon enfance. CONTENUES DANS LE PREMIER VOLUME. 14. Jump to navigation Jump to search. — Quoi donc enfin ? ». » Car le cherchant, ils le trouveront, et le trouvant, ils le loueront. Mais conservez-les-moi ; car ainsi vous me conserverez moi-même ; et tout ce que vous m’avez donné aura croissance et perfection ; et je serai avec vous, puisque c’est vous qui m’avez donné d’être. Et puis je commençai à rire, en dormant d’abord, ensuite éveillé. Et c’est pourquoi, Seigneur, vos jugements sont redoutables ; car votre vérité n’est ni à moi, ni à lui, ni à tel autre ; elle est à nous tous, que votre voix appelle hautement à sa communion, avec la terrible menace d’en être privés à jamais, si nous voulons en faire notre bien privé. Les Confessions De Saint Augustin Augustine Free. 8. Que désirent donc toutefois ces magistrats pour leurs enfants, sinon la survivance des dignités qui les appellent à présider les jeux ? J’ai considéré ces vérités, mon Dieu, autant que vous m’en avez fait la grâce ; autant que vous m’avez excité à frapper, autant qu’il vous a plu de m’ouvrir ; et je trouve deux créatures, que vous avez faites hors du temps ; quoiqu’elles ne vous soient, ni l’une ni l’autre, coéternelles : l’une si parfaite, que, dans la joie non interrompue de votre contemplation, (490) inaccessible à l’impression de l’inconstance, elle demeure sans changer, malgré sa mutabilité naturelle, et jouit de votre immuable éternité ; et l’autre si informe, que, dépourvue de l’être suffisant pour accuser le mouvement ou le repos, elle n’offre aucune prise à la domination du temps. De quoi nourrir vos convictions personnelles avec la référence Les Confessions De Saint Augustin si la seconde main fait partie intégrante de vos habitudes d'achat. Quelques-uns, à la lecture des premières lignes, se représentent Dieu comme un homme, ou comme un être corporel, doué d’une puissance infinie, qui, par une étrange soudaineté de vouloir, aurait produit hors de lui, dans une étendue distante de lui-même, ces deux corps immenses et contenant toutes choses, l’un supérieur, l’autre inférieur. pas vous qui lui enseignez qu’avant de recevoir de vous la forme et l’ordre, cette. I, 6, 7) ; » firmament nommé par vous ciel, mais ciel de cette terre, de cette mer que vous fîtes le troisième jour, en douant d’une forme visible cette matière informe que vous aviez créée avant tous les jours. Il ne pouvait être l’un et l’autre ; mais on voulait autoriser l’imitation d’un véritable adultère par la fiction d’un tonnerre menteur. » C'est un ouvrage fondament… De même, quant à l’intelligence des paroles suivantes, chacun trouve une vérité dont il s’empare. Et où répandez-vous, hors du ciel et de la terre, le trop plein de votre être ? VIII, 31) Demandez, et vous recevrez ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et il vous sera ouvert : car qui demande, reçoit ; qui cherche, trouve, et on ouvre à qui frappe (Matth. Ce livre correspond à l'oeuvre complète de saint Augustin et ne comprend aucun commentaire pour aider le lecteur ce qui peut rendre certain passage ardu pour nous aujourd'hui. Haine de l étude . ô mon Dieu ! Rayonnante demeure, palais resplendissant ; oh ! Dites-moi, dites à votre suppliant ; dans votre miséricorde, dites à votre misérable serviteur ; dites-moi, mon Dieu, si mon enfance a succédé à quelque âge expiré déjà, et si cet âge est celui que j’ai passé dans le sein de ma mère ? Invocation. 10. Il n’eût pas été emporté dans le vague des bagatelles, triste proie des oiseaux sinistres ; car il est plus d’une manière de sacrifier aux anges prévaricateurs. Qu’il se réjouisse, celui-là même, en disant : J’ignore. Ce livre correspond à l'oeuvre complète de saint Augustin et ne comprend aucun commentaire pour aider le lecteur ce qui peut rendre certain passage ardu pour nous aujourd'hui. Vice réel toutefois que ces premières inclinations, car en croissant nous les déracinons, et rejetons loin de nous, et je n’ai jamais vu homme de sens, pour retrancher le mauvais, jeter le bon. Père tendre, qui lui aviez tout donné alors, plus tendre encore à la détresse de son retour [30]. quoi de plus misérable qu’un malheureux sans miséricorde pour lui-même, pleurant Didon, morte pour aimer Énée, et ne se pleurant pas, lui qui meurt faute de vous aimer ! Si, par le nom de terre, il faut implicitement les entendre, comment ce nom peut-il exprimer une matière informe, s’il désigne aussi ces eaux que nos yeux voient si transparentes et si belles ? CIII, 24) ; c’est une vérité que ce monde visible présente deux grandes divisions, le ciel et la terre, et que ces deux mots résument toutes les créatures. Mais ce ciel du ciel est à vous, Seigneur ; et cette terre, que vous avez donnée aux enfants des hommes ( Ps. Edité par Flammarion (1993) ISBN 10 : 2080700219 ISBN 13 : 9782080700216. Rien, en effet, rien qui lui fût inconnu dans la vicissitude des siècles, passés ou à venir tous seraient sous son regard, comme ce cantique, que je chante, est tout entier devant moi ; car je sais ce qu’il s’en est écoulé de versets depuis le commencement, et ce qu’il en reste à courir jusqu’à la fin. Saint Augustin y confesse ses fautes, et exalte la gloire de Dieu. Que tout ce que mon enfance apprit d’utile, vous serve ; si je parle, si j’écris, si je lis, si je compte, que tout en moi vous serve ; car, au temps où j’apprenais des choses vaines, vous me donniez la discipline, et vous m’avez enfin remis les péchés de ma complaisance dans les vanités. Il est donc vrai que la mutabilité des choses est la possibilité de toutes les formes qu’elles subissent. un corps ? » Car elle dit aussitôt quelle terre. Livre audio gratuit publié le 2 mars 2017. Ainsi, la Genèse garde le silence sur la création de certains êtres ; et, ni la rectitude de la foi, ni la certitude de la raison, ne permettent de douter que Dieu les ait créés. Etonnante profondeur de vos Ecritures ! Et moi, mon Dieu, moi, votre serviteur, qui vous ai voué ce sacrifice de mes confessions, et demande à votre miséricorde la grâce d’accomplir ce vœu, je déclare avec assurance, que vous êtes, par votre Verbe immuable, l’auteur de toutes les créatures invisibles et visibles. Les ténèbres étaient, — c’est-à-dire, la lumière n’était pas, comme il y a silence où il n’y a point de son. Que m’importe, dis-je, qu’un autre tienne pour le sens vrai de Moïse, un sens étranger au mien ? car je ne parle pas de l’insensibilité stupide ; où est le cœur dont l’amour vous enlace d’une assez forte étreinte pour ne plus jeter qu’un œil indifférent sur ces appareils sinistres, chevalets, ongles de fer, cruels instruments de mort, dont l’effroi élève vers vous des supplications universelles qui les conjurent ? Et alors en vous, dans votre vérité, type de mon être, je serai ferme et stable ; et je n’aurai plus à essuyer les questions des hommes, frappés, par la déchéance, de cette hydropisie de curiosité qui demande : Que faisait Dieu avant de créer le ciel et la terre ? Est-ce pour mon bien que les rênes furent ainsi lâchées à mes instincts pervers ? 2. 13. XLI, 3, 4, 11) ? Tels j’ai observé les enfants que j’ai pu voir, et ils m’ont mieux révélé à moi-même, sans me connaître, que ceux qui m’avaient connu en m’élevant. Ne seras-tu jamais à sec ? Mais loin de moi la pensée d’assimiler une telle connaissance à la vôtre, ô Créateur du monde, Créateur des âmes et des corps ! 14 commentaires. Sucer, savourer avec délices, pleurer aux offenses de ma chair, rien de plus. Wikisource Rechercher. Et quand, pour mon bien, vous ne m’écoutiez pas [20], tous, jusqu’à mes parents si éloignés de me vouloir la moindre peine, se riaient de mes férules, ma grande et griève peine d’alors. Attentif au fréquent retour de ces paroles exprimant des pensées différentes dans une syntaxe invariable, je notais peu à peu leur signification, et dressant ma langue à les articuler, je m’en servis enfin pour énoncer mes volontés. parlez à mon cœur en vérité : car il n’appartient qu’à vous de parler ainsi ; et ces insensés, qu’ils restent dehors soulevant de leur souffle la terre poudreuse qui aveugle leurs yeux ; et j’entrerai dans le plus secret de mon âme ; et mes chants vous diront mon amour ; et mes gémissements, les ineffables souffrances de mon pèlerinage, et mon cœur, toujours élevé en haut dans la chère souvenance de Jérusalem, n’aura de soupirs que pour Jérusalem, ma patrie, Jérusalem, ma mère, Jérusalem et vous, son roi, son soleil, son père, son protecteur, son époux, ses chastes et puissantes délices, son immuable joie ; joie au-dessus de toute parole ; sa félicité parfaite, son bien unique et véritable, vous, le seul bien, le bien en vérité et par excellence ; non, mes soupirs ne se tairont pas que vous ne m’ayez reçu dans la paix de cette mère chérie, dépositaire des prémices de mon esprit, foyer d’où s’élancent vers moi toutes ces lumières ; et que votre main n’ait rassemblé les dissipations, réformé les difformités de mon âme, pour la soutenir dans une impérissable beauté, ô ma miséricorde ! « La dispute n’est bonne qu’à ruiner la foi des auditeurs ( II Tim. Ainsi, du mal qu’ils faisaient, vous tiriez mon bien, et de mes péchés, ma juste rétribution. I, 2). Et n’êtes-vous pas, Seigneur, mon roi et mon Dieu ? Donc, puisque je suis, comment vous demandé-je de venir en moi, qui ne puis être sans que vous soyez en moi ? Oh ! Car peut-être a-t-il entendu par « Principe » le Commencement de l’œuvre, et, par les mots de ciel et de terre, les créatures spirituelles et corporelles, non dans la perfection de leur être, mais à l’état d’ébauche informe. je ne les crains plus, à cette heure où je vous confesse, ô mon Dieu, tous les pensers de mon âme et me plais à marquer l’égarement de mes voies, afin d’aimer la rectitude des vôtres. Et j’ai été reçu dans les bras de votre miséricorde, comme je l’ai appris des père et mère de ma chair, de qui et en qui vous m’avez formé dans le temps ; car moi je ne m’en souviens pas. 35. gloire de mon humilité et repos de mes labeurs, qui daignez écouter l’aveu de mes fautes et me les pardonner, quand vous m’ordonnez d’aimer mon prochain comme moi-même, puis-je penser que Moïse, votre serviteur fidèle ait reçu de moindres faveurs que je n’en eusse désiré moi-même et sollicité de votre grâce, si, me faisant naître en son temps pour m’élever à la hauteur de son ministère, et prenant à votre service mon cœur et ma langue, vous m’eussiez choisi pour dispensateur de ces saintes Ecritures, qui devaient être dans la suite si profitable à tous les peuples, et du faîte de leur (497) autorité dominer universellement les paroles du mensonge et les doctrines de l’orgueil ? HISTOIRE DE SAINT AUGUSTIN. L autobiographie dans La gloire de mon pre de Marcel Pagnol. 24. Soyez-moi plus doux que les séductions qui m’égaraient ! Chose connue ; les mères et nourrices prétendent conjurer ce mal par je ne sais quels enchantements. 19. Un ciel était déjà, qui les avait précédés, mais c’était le ciel de nos cieux : car, dans le principe, vous créâtes le ciel et la terre. Pris sur le fait à mon tour, et accusé, loin de céder, j’entrais en fureur. Est-il un seul de ces maîtres fièrement drapés dont l’oreille soit assez à jeun pour entendre ce cri de vérité qui part d’un homme sorti de la poussière de leurs écoles : « Inventions d’Homère ! Ceux-là sont de petits enfants. The Confessions Of St Augustine By Saint Augustine. CI, 28) ? Mais vous, Seigneur, vous vivez toujours, sans que rien meure en vous, parce qu’avant la naissance des siècles et avant tout ce qui peut être nommé au delà, vous êtes, vous êtes Dieu et Seigneur de tout ce que vous avez créé ; en vous demeurent les causes de tout ce qui passe, et les immuables origines de toutes choses muables, et les raisons éternelles et vivantes de toutes choses irrationnelles et temporelles. De toutes ces vérités, dont ne doutent point ceux à qui vous avez fait la grâce d’ouvrir les yeux de l’âme et de croire fermement que Moïse n’a parlé que suivant l’Esprit de vérité, l’un en choisit une et dit : « Dans le principe, Dieu fit le ciel et la terre, » c’est-à-dire Dieu fit dans son Verbe, coéternel à lui-même, des créatures intelligentes ou spirituelles, sensibles ou corporelles. Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau est une autobiographie publiée à titre posthume. Mais, Seigneur, où est ce ciel du ciel dont le Psalmiste parle ainsi : (Le ciel du ciel est au Seigneur, et il a donné la terre aux enfants des « hommes (Ps. Chapitre VII, Le ciel plus excellent que la terre. Certes, s’il était un esprit assez grand, assez étendu en science et en prescience, pour avoir du passé et de l’avenir une connaissance aussi présente que l’est à ma pensée celle de ce cantique, notre admiration pour lui ne tiendrait-elle pas de l’épouvante ? Et cependant la raison me démontrait que, pour concevoir un être absolument informe, il fallait le dépouiller des derniers restes de forme, et je ne pouvais ; j’avais plutôt fait de tenir pour néant l’objet auquel la forme était refusée, que de concevoir un milieu entre la forme et rien, entre le néant et la réalité formée, une informité, un presque néant. Celui-là dit enfin : « Dans le principe, Dieu fit le ciel et la terre, » c’est-à-dire aux préliminaires de sen œuvre, Dieu créa cette matière, grosse du ciel et de la terre, qui depuis sont sortis de son sein avec les formes qu’ils manifestent et les êtres qu’ils renferment. — Sous les noms de ciel et de terre, il a d’abord compris sommairement et en peu de mots tout ce monde visible, pour distinguer ensuite en détail, selon le nombre des jours, ce qu’il a plu au Saint-Esprit de nommer en général le ciel et la terre. Raulx, tome I.djvu, Augustin - Œuvres complètes, éd. N’est-ce pas vous, Seigneur, qui enseignez ainsi cette âme qui vous parle ? Un autre : « Dans le principe, Dieu fit le ciel et la terre, » c’est-à-dire Dieu fit dans son Verbe, coéternel à lui-même, ce monde corporel avec cet ensemble de réalités évidentes à nos yeux et à notre esprit. C’est ce que depuis m’a dit votre voix criant en moi par tous vos dons intérieurs et extérieurs. ne mesurons-nous pas le silence ? esprit, corps, d’une certaine nature ? 27. III, 12, 13, 14) » où j’entendrai l’hymne de vos louanges, où je contemplerai votre joie sans avenir et sans passé. Les Confessions Reed College. Et voici que dès longtemps mon enfance est morte, et je suis vivant. Les Confessions Livres I VII Brepols. 4. J’étais passionné pour la latine, telle que l’enseignent, non les premiers maîtres, mais ceux que l’on appelle grammairiens ; car ces éléments, où l’on apprend à lire, écrire, compter, ne me donnaient pas moins d’ennuis et de tourments que toutes mes études grecques. Oh ! Quoi donc ? C’est ce que nous accordons encore, dites-vous. « Car quel autre Seigneur que le Seigneur, quel autre Dieu que notre Dieu [9] ? Il raconte sa jeunesse débauchée, et sa conversion au christianisme. ne laissez pas la parole à mes ténèbres. Œuvres complètes de Saint Augustin (Raulx) 17 volumes Texte établi par Poujoulat et Raulx, L. Guérin & Cie, 1864. 26. Car vous avez ordonné, et il est ainsi, que tout esprit qui n’est pas dans l’ordre soit sa peine à lui-même. Pour cette terre dès lors créée, ce n’était qu’une matière informe, puisqu’elle était invisible, sans ordre, abîme ténébreux. Eh quoi ! », Je ne serais donc point, mon Dieu, je ne serais point du tout si vous n’étiez en moi. tout ce qui accroît successivement au pécule du passé entre au domaine de ma mémoire : alors, toute la vie de ma pensée n’est que mémoire : par rapport à ce que j’ai dit ; qu’attente, par rapport à ce qui me reste à dire. IV, 26), éternelle dans les cieux ; et quels cieux, sinon ces cieux sublimes, vos hymnes vivantes ; ce ciel des cieux (Ps. Quel autre qu’un insensé oserait conclure qu’ils lui sont coéternels, de ce que la Genèse affirme leur existence sans parler de leur création ? Œuvres complètes de Saint Augustin (Raulx) Langue; Suivre; Modifier; Augustin d’Hippone . Qui l’osera— dire avec cette hardiesse qui affirme la vérité d’une interprétation, qu’elle ait été ou non dans la pensée de Moïse ? Informes, eussent-elles reçu une place si honorable ? Et certes, cette science des lettres n’est pas Confessions Saint Augustin AUGUSTIN SAINT. Mais quoi ! L’oreille de mon cœur est devant vous, Seigneur ; ouvrez-la, et « dites à mon âme : Je suis ton salut. Chapitre XXVIII, Des divers sens qu’elle peut recevoir.