Certaines pièces, qui apparaissent comme des citations du film, sont réduites à de simples éléments de décor alors que le propos de l’artiste est évidemment plus profond et souvent sans rapport avec les problématiques de Lynch. Les nombreux propos qui s’entremêlent, les sollicitations visuelles qui se multiplient ne facilitent pas l’expérience de visite et la construction de sa propre narration par le regardeur. Retour sur Mulholland Drive – La Panacée Montpellier, Ylva Ogland, Mirror Spring Snöfrid et Les Contre espaces, 2016. Le réalisateur lui-même habite à proximité de Mulholland Drive, dans une interview il dit : « La nuit, on est sur le toit du monde. Un documentaire intitulé Retour à Mulholland Drive , réalisé par Philippe Rouyer, a été diffusé par Canal+ dans le but de donner quelques explications et analyses du film de David Lynch. À sa présentation à Cannes, David Lynch est acclamé ; il remporte une nomination pour l’Oscar du meilleur réalisateur ; et les carrières de Naomi Watts et Laura Harring s’envolent. À l’inverse de ce qu’il offrait par le passé, le site de La Panacée reste désespérément vide de renseignements sur les artistes et les œuvres exposées dans « Retour sur Mulholland Drive, Le Minimalisme fantastique ». FBfacebook. À chaque fois qu’un protagoniste s’endort, c’est un rappel lancé au spectateur que tout peut être un rêve. Dans la vraie vie, elle la croise lorsqu’elle engage le tueur à gage, et son prénom est… Betty. Retour sur Mulholland Drive – La Panacée Montpellier, Ugo Rondinone, N° 87 DREISSIGSTERNOVEMBERNEUNZEHNHUNDERTSECHSUNDNEUNZIG, 1996 Collection FRAC Poitou-Charentes, David Noonan, Untitled, 2016 Courtesy Stuart Shave / Modern Art, London, Adrien Missika, Cactus frottage, 2012 Fond Municipal d’Art Contemporain, ville Gennevilliers, Tobjorn Rodland, Grey Rubber, 2011 Courtesy Air de Paris, Paris, Saelia Aparicio, Introdenouement, core, 2017. Le sculpteur américain, souvent considéré comme un pionnier du minimalisme américain, rapporte que c’est lors d’un voyage nocturne sur une autoroute du New Jersey en cours de construction, au début des années cinquante, qu’il se libéra de la plupart des opinions qu’il avait jusque-là sur l’art… Expérience qui aboutira quelques années plus tard à la naissance de l’art minimal, puis à « Die, 1962», une des œuvres majeures de Tony Smith, un cube en acier de 6 pieds de côté, impossible à voir dans sa totalité… et au titre ambivalent. Une femme amnésique en rencontre une autre, et le duo s’improvise détective en herbe pour retracer le passé de la première. Rien n’est jamais simple là-bas, et une chose en cache souvent une autre. Enfin, cette pièce d’Emilie Pitoiset évoque aussi la cigarette partagée par Camilla et Adam lors du dîner au bord de la piscine, dans la seconde partie du film. Peut-on vraiment décrire Mulholland Drive ? Emilie Pitoiset, Strike a pose, 2014. « Mulholland Drive » / David Lynch / 2001. La plupart des protagonistes, aussi mineurs soient-ils, du rêve apparaîtront à la fin, lors de la révélation, sous une autre identité. On peut également penser à Laney (double de Betty ? Sur le site internet de La Panacée, la présentation de ce projet se termine ainsi : « Retour sur Mulholland Drive tente de transposer dans une exposition d’art contemporain l’atmosphère d’une œuvre cinématographique, et de proposer à ses visiteurs une expérience proche de celle qu’ils auront pu éprouver en voyant le film de David Lynch ». Ainsi, la plus grande partie du chef-d’œuvre de Lynch est une illusion, imaginée par le subconscient du personnage de Naomi Watts. Retour sur Mulholland Drive – La Panacée Montpellier, David Lynch, Mulholland Drive – Rita Blonde, Kaz Oshiro, Dumpter (black with residue), 2014 et Jonathas de Andrade, Zumbi encarnado, 2014. Résumer l’exposition à une série d’allusions sur le film de Lynch serait certainement trahir les intentions de son commissaire / auteur qui affirme : « Si cette exposition prend comme matière première et réservoir de motifs le film‐culte du réalisateur américain, Mulholland Drive (2001), c’est aussi afin de révéler une tendance émergente de l’art contemporain : le “minimalisme fantastique” ». Oui mais voilà : nous sommes, comme le dit Lynch, dans la « cité des rêves ». FBwhatsapp. Non ! Les hommes pensent avec le cœur, contrairement aux fausses rumeurs. Mais le résultat est tellement déconcertant que les pontes de la télé reculent et abandonnent. Mais cela est encore plus accentué lors d’une scène dans un restaurant (le même où Diane a rencontré le tueur à gages), qui semble presque déconnectée du reste. Un documentaire signé Philippe Rouyer et intitulé « Retour à Mulholland Drive » avait même vu le jour en 2003 afin de décortiquer scène après scène le chef-d’oeuvre de David Lynch. Rendez-vous à la Panacée, en ce début d'année, pour découvrir "Retour sur Mulholland Drive", une exposition d’art contemporain qui tente de transposer l’atmosphère de l'œuvre cinématographique de David Lynch, alors que ce dernier revient derrière la caméra pour tourner la suite de la série Twin Peaks. Temps de lecture : 7 min. Mais, comme encore plus de monde, vous n'êtes pas sûr d'avoir tout compris. INSCRIVEZ-VOUS À NOTRE NEWLETTER POUR RECEVOIR CHAQUE SOIR LE MEILLEUR DE, Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir chaque soir le meilleur de Vanity Fair. Le rêve dure jusqu’à la sublime scène dans le Silencio, où l’on répète incessamment à l’héroïne de ne pas se fier aux apparences. La forme cachée sur la couverture du « Somnabulist (blue), 1983 » de Wendy Jacob est-elle une allusion aux draps rouges et aux corps en position fœtal de Diane, Camilla, Rita ou du cadavre en décomposition ? À l’énumération de ces allusions, évocations et correspondances, on pourrait comprendre que l’exposition proposée par Nicolas Bourriaud atteint son objectif de : « proposer à ses visiteurs une expérience proche de celle qu’ils auront pu éprouver en voyant le film de David Lynch »… Malheureusement, de mon point de vue, il n’en a rien été… ou plus exactement, je n’ai retrouvé que des bribes, des lambeaux de ce qui reste pour moi l’essentiel du film : son atmosphère, son mystère, l’inquiétude, le trouble, l’ambivalence… Ce qui est traduit avec plus de pertinence par les photographies de Yohann Gorard, curieuseemnt éloignées de l’exposition. L’avenir nous dira si cette idée de « minimalisme fantastique » finira par s’imposer. Elles nous ont largement permis d’enrichir notre visite. Retour sur Mulholland Drive – La Panacée Montpellier, Wendy Jacob, Somnabulist (blue), 1983. Sans remettre en cause le caractère polysémique des œuvres d’art, on peut parfois s’interroger sur la place que l’exposition leur donne et le « discours » qu’elle leur fait tenir. Mulholland Drive, un film de David Lynch | Synopsis : Une jeune femme, Rita, devient amnésique à la suite d'un accident de voiture sur Mulholland drive, la célèbre route qui traverse Hollywood. Mais une chose est sûre : il est un affreux casse-tête pour qui n’a pas fait du David Lynch en LV2 au collège. Michael Atlan — 29 novembre 2016 à 6h10. » de Rodrigo Garcia avec Núria Lloansi, cachée derrière le mur est une évocation de ce clochard, ange de la mort, figure du pouvoir cauchemardesque (le réalisateur du film ? Mulholland Drive se situe à la crête de la post-modernité (dans sa façon d’aborder la narration et les personnages) et dans la ... considérer Mulholland Drivecomme un retour sur votre terrain favori et fami-lier ? Il aurait certainement été plus convenable de la nommer « Un essai sur le minimalisme fantastique »… Il y a un peu « tromperie sur la marchandise » avec cette équivoque « Retour sur Mulholland Drive ». C’est un moyen pour Diane de se dédouaner : si elle ne réussit pas à Hollywood, ce n’est pas à cause de son manque de talent, mais d’un complot. Comme dans un rêve, en somme. Par contre, l’ambiguïté du titre de l’exposition est clairement plus dérangeante. « Retour sur Mulholland Drive tente de transposer dans une exposition d’art contemporain l’atmosphère d’une œuvre cinématographique, et de proposer à ses visiteurs une expérience proche de celle qu’ils auront pu éprouver en voyant le film de David Lynch ». C’est au travers du prisme de cette notion de « minimalisme fantastique » qu’il faut voir « Retour sur Mulholland Drive »… et non pas comme une évocation du film de David Lynch, ou comme une expérience proche de celle éprouvée en le voyant. Pour Nicolas Bourriaud, « Dès les années 1980, l’émerveillement initial de Tony Smith s’est estompé pour laisser place à une hantise de l’autoroute. Mulholland Drive sur Arte : retour sur la genèse tumultueuse du film de David LynchPar Emilie Schneider — 19 juil. L’espace sombre qui rassemble des œuvres de Hicham Berrada, Wendy Jacob et Max Hooper Schneider est certainement le plus réussi. – Les références au rêve : elles sont, là aussi, partout. Elle est accompagné d’un couple de petits vieux. On remercie la médiatrice qui a su nous décrypter cette œuvre assez hermétique. Mulholland Drive est le neuvième et avant dernier film de David Lynch à ce jour. – Sunset Boulevard : les références au film mythique de 1950 sont elles aussi dissimulées tout au long de Mulholland Drive (le restaurant se trouve sur cette rue, la voiture de Norma Desmond apparaît à un moment)... C’est un avertissement : Desmond est elle aussi dans un véritable rêve (éveillé, pour sa part) qu’elle s’est créé elle-même. (…) Là où David Lynch innove, c’est en présentant comme opérateurs de changements des formes minimales, familières, industrielles. Toute cette partie constitue une part infime du film, montrée à la fin à l’aide d’un montage volontairement brouillon, si bien que l’on tire notre chapeau à quiconque aurait compris tout cela du premier coup. Dernière mise à jour article : 19 juillet 2020 à 00:50. Elle s’appelle Diane. Yohann Gozard, 16092016, 03h11-03h13 © Yohann Gozard production La Panacée. La référence au film de Lynch aurait certainement trouvée une place plus légitime comme sous-titre. Retour sur Mulholland Drive – La Panacée Montpellier, Emilie Pitoiset, Desire, 2016. Retour sur Mulholland Drive – La Panacée Montpellier, Max Hooper Schneider, Cold War Dishwasher (Uranium Glass), 2015 (détail). D’ailleurs, il respecte minutieusement la première règle des songes : on ne rêve jamais d’un inconnu. Depuis, Mulholland Drive reste pour beaucoup un grand classique du cinéma des années 2000, peut-être le meilleur long-métrage de cette décennie-là (en tout cas, selon Les Cahiers du cinéma), et il est souvent cité parmi les meilleures œuvres lynchéennes, au côté de Blue Velvet. Dans les deux cas, cela se termine par un drame. Retour sur Mulholland Drive – La Panacée Montpellier, Hicham Berrada, Field, 2017 (détail). Le cube bleu est un pur trickster, un enclencheur de réalité, le réceptacle vide du mystère lynchien ». On retrouve également des évocations du travail sur l’image de Lynch (flou, bougé, surimpression ou superposition) dans plusieurs des œuvres accrochées dans La Panacée : David Noonan, Ugo Rondinone, Adrien Missika et dans une certaine mesure Torbjørn Rødland…, La dimension onirique des fresques de Saelia Aparicio ou des collages de Maria Loboda, évoque de façon plus générale l’univers du rêve et de l’inconscient dans lequel baignent Mulholland Drive et les films de David Lynch…, Morgane Tschiember, Shibari (blanc), 2013.Retour sur Mulholland Drive – La Panacée Montpellier. À ses balbutiements, Mulholland Drive existe comme un épisode pilote de série de 1 h 40. Comme beaucoup de monde, vous avez adoré Mulholland Drive à sa sortie en novembre 2001. Dans cet essai, Nicolas Bourriaud part d’un récit de Tony Smith. Le coup de grâce est donné lorsque le couple annonce à une soirée, devant la blonde, qu’il compte se marier. Le champ lexical du songe ponctue bon nombre de phrases ; on dit que tout est « dreamy », on le répète. Vous n'avez rien compris à la fin du (néanmoins) chef d'oeuvre de David Lynch, Mulholland Drive, diffusé ce soir sur Arte ? On attend avec curiosité et un peu de préoccupation la suite de la programmation 2017. On reverra avec plaisir : Mulholland Drive. « Strike a pose, 2014 » rappelle le moment où Betty imite le geste du fumeur après la répétition de son texte face à Rita. Pour fêter la nouvelle année, vous pourrez (re)plonger dans le chef-d'œuvre de David Lynch dès le 1er janvier sur Netflix. Kaz Oshiro, Dumpter (black with residue), 2014 et Jonathas de Andrade, Zumbi encarnado, 2014.Retour sur Mulholland Drive – La Panacée Montpellier. Quelques allusions à des scènes particulières du film de Lynch ou plus globalement à ses thématiques et éventuellement à son découpage se repèrent sans difficulté : Parmi les mains gantées d’Emilie Pitoiset, deux peuvent être vues comme des évocations de plans du film. Avec : Saelia Aparicio / Alisa Baremboym / Hicham Berrada / Huma Bhabha / Jonathas De Andrade / Rodrigo Garcia / Yohann Gozard / Lothar Hempel / Lisa Holzer / Max Hooper Schneider / Wendy Jacob / Ajay Kurian / Elad Lassry / Maria Loboda / Adrien Missika / David Noonan / Ylva Ogland / Kaz Oshiro / Joyce Pensato / Emilie Pitoiset / Torbjørn Rødland / Ugo Rondinone / Jennifer Tee / Morgane Tschiember, En savoir plus : Sur le site de La Panacée Suivre l’actualité de La Panacée sur Facebook et Twitter Chronique à lire sur le solo show de Tala Madani et les photos de Yohann Gozard. Mulholland Drive (Mulholland Dr. en V.O. C’est également pour cela que dans ce dernier, le tueur à gages est dépeint comme un être incapable, qui enchaînent les bourdes : l’inconscient de Diane espère qu’ainsi, il ne réussira pas à tuer Camilla. Quelques mots pour finir sur la mise en espace et l’accompagnement du visiteur. Même Mulholland Drive, je ne vois pas ce qu’il y a de compliqué à comprendre. Retour sur Mulholland Drive à La Panacée Vue de l’exposition, Une première visite m’avait laissé très perplexe quant aux intentions affirmées par le commissaire. C’est normal : Diane a tué son ancienne amante, elle a donc été « méchante ». Jusqu’au 23 avril 2017, La Panacée présente « Retour sur Mulholland Drive, Le Minimalisme fantastique », proposition majeure du premier cycle d’expositions sous la direction de Nicolas Bourriaud. Elle s’engage dans une chasse énigmatique qui semblerait tout droit sorti d’un feuilleton classique, une traque trépidante avec la femme qu’elle aime. « Retour à Mulholland Drive » : documentaire/analyse du film de Jean-Pierre De Villiers (2003 - 23'52 € - VOST) « Sur la route de Mulholland Drive » : making of de David Dessites (2002 - 23'40 € - VOST) Interview avec Naomi Watts et David Lynch (inédit - 2015 - 26'44 € - VOST) On suppose que l’installation performative « Who-What ? Évidemment, la problématique de la dualité, essentielle dans Mulholland Drive, est très présente dans plusieurs œuvres choisies : les « tapis » de Jennifer Tee (« Crystalline Floor /Piece & None » et « Crystalline Floor /Oval Yellow & Oval Blue », Saelia Aparicio (« Introdenouement, core, 2017 ») ou encore la très énigmatique installation de Ylva Ogland. C’est la goutte de trop : Diane tombe dans une dépression folle, engage un tueur à gages, et lui demande d’assassiner son ancienne amante. Ceux qui ne connaissent pas le film n’ont peut-être pas intérêt à le visionner avant de passer à La Panacée… Pour ceux qui ont un souvenir fort de l’œuvre de Lynch, il est préférable de les oublier… ou pour le moins de ne pas trop chercher à les « retrouver » dans l’exposition. ... Jared Leto de retour à la télé pour la première fois depuis Angela, 15 ans. Eh oui. Mulholland Drive, Beverly Hills : consultez 871 avis, articles et 421 photos de Mulholland Drive, classée n°3 sur 47 activités à Beverly Hills sur Tripadvisor. – Lorsque le duo s’infiltre chez Diane Selwyn, les deux tombent sur un cadavre. Saisissez votre adresse e-mail pour vous abonner et recevoir une notification pour chaque nouvel article. Il s’agit de Diane dans la vraie vie, qui se suicidera à son réveil. C’est une actrice ratée, éclipsée par sa partenaire à l’écran et ex-petite amie, Camilla Rhodes, qui ne veut plus d’elle. Prendre Mulholland Drive au pied de la lettre, c’est passer à côté d’une expérience onirique, et se limiter à une énigme qui, si l’on y réfléchit bien, ne tient finalement pas vraiment la route. «Mulholland Drive» est-il un film féministe? C’est simplement une représentation de Camilla « l’actrice », celle à qui tout réussit, car une sorte de mafia la soutient. On les remerciera pour leur gentillesse et la pertinence des informations qu’ils nous ont fournies. Un documentaire intitulé Retour à Mulholland Drive, réalisé par Philippe Rouyer, a été diffusé par Canal+ dans le but de donner quelques explications et analyses du film de David Lynch. Belinda Mathieu — 12 octobre 2019 à 8h49. Deux silhouettes un peu floues dansent. En référence à ces « formes minimales, familières, industrielles » de l’univers le Lynch, Nicolas Bourriaud forge son concept de « minimalisme fantastique » ou « comment créer une “inquiétante étrangeté”, une atmosphère angoissante ou féérique, à partir de formes minimalistes ». Peut-être faut-il voir dans le « Donald » de Joyce Pensato une autre représentation de ce personnage terrifiant et mystérieux ? – La clé bleue : dans la réalité, la clé bleue sert simplement au tueur à gages pour annoncer à ses clients que la cible est morte. Considéré comme le chef d’œuvre de Lynch, cette pépite aux allures ahurissantes, saluée aussi bien par le publique que par la presse, se rapproche de deux autres films déjantés du maitre : Lost Highway et Inland Empire. Quinze ans après, je crois avoir enfin compris «Mulholland Drive» Temps de lecture : 10 min. Les aquariums de Hicham Berrada (« Field, 2017 ») évoquent-ils les ambiances bleutées du théâtre Silencio ?… Comme le décor imaginé par Rodrigo Garcia ? Que fait-il là ? Ce n’est que le début. À sa sortie, le critique du New York Times dit du film qu’il est une « libération enivrante des sens, avec des instants d'autant plus puissants qu'ils semblent émerger de la nuit obscure du monde de l'inconscient ». Allez, on se lance et on tente une explication. LE COMMENTAIRE. Retour sur Mulholland Drive – La Panacée Montpellier, Maria Loboda, Formal Garden In The Early Morning Hours », 2013 Courtesy de Maisterravalbuena et l’artiste, Bientôt : Sophie Bueno-Boutellier – Touche-moi à la Friche la Belle de Mai, Marseille, How to Disappear… Œuvres de la Collection Lambert, Bientôt : Gilles Barbier – Machines de production au Musée Soulages – Rodez, Jean-Marc Andrieu – S.T.V.B.E, E.V à la Galerie AL/MA – Montpellier, Bientôt : Souffle aux Pénitents Noirs à Aubagne, Bientôt : Lux fugit sicut umbra – Post_Production 2020 au Frac Occitanie Montpellier, Bientôt : (Re-)sentir tous les jours / Techniques de résistance – Mécènes du Sud Montpellier – Sète. Sorti en 2001, on dit de Mulholland Drive qu’il est un « film à énigme » (quel euphémisme), un « thriller psychologique », mais c’est surtout un petit triomphe. Chef-d'œuvre des années 2000 et incontournable de la filmographie de David Lynch, « Mulholland Drive » est une véritable énigme. Après plusieurs passages à La Panacée, je reste assez dubitatif sur la pertinence de ce concept certes original, mais qui semble encore peu partagé par les artistes exposés et/ou par la critique. Au bout d’une bonne minute, le visage de Naomi Watts, illuminé, apparaît. Pour David Lynch, toujours un peu avare sur la sur-contextualisation et l’explication à outrance, il s’agit simplement d’une « histoire d’amour dans la cité des rêves ». Aidée par celle-ci, Rita tente de retrouver la mémoire ainsi que son identité. Elle fait la rencontre de Betty Elms, une actrice en devenir qui vient juste de débarquer à Los Angeles. Turtle Rock Studios, le créateur de Left 4 Dead, est de retour avec un nouveau FPS coopératif : Back 4 Blood. L’utilisation du « Dumpster (Black with residue) » de Kaz Oshiro en est un exemple évident. Si l’on s’en tient à l’histoire principale, sans essayer de comprendre les divers symboles balancés sur notre chemin au fil du long-métrage, Mulholland Drive est un thriller. L’évocation de l’arrière-cour du Winkie’s dans la salle en cul-de-sac à gauche est un peu caricaturale. Ses valises sont portées par le chauffeur de taxi, son appartement est charmant, ses auditions sont réussies haut la main. Au-delà d’un projet qui se définit « comme une exposition‐essai, ou une rêverie librement inspirée d’une œuvre cinématographique », l’exposition s’articule aussi et avant tout sur une construction théorique dans laquelle Nicolas Bourriaud tente de définir un concept nouveau, celui du « minimalisme fantastique ». Camilla Rhodes ne veut plus d’elle, et Diane est à la fois jalouse de son succès et de son nouveau compagnon, le réalisateur pour lequel Camilla travaille (incarné par Justin Theroux, c’est en partie pour ça qu’il est tant ridiculisé dans la première partie du film, le « rêve » de Diane). Le visiteur curieux devra donc explorer internet et éplucher les articles de Artforum, Frieze ou autre revues internationales s’il souhaite construire une documentation minimale sur les créations présentées. Un film de David Lynch : À Hollywood, durant la nuit, Rita, une jeune femme, devient amnésique suite à un accident de voiture sur la route de Mulholland Drive. C’est en fait à Diane qu’il dit ça. Retour sur Mulholland Drive à La Panacée Montpellier Jusqu’au 23 avril 2017, La Panacée présente « Retour sur Mulholland Drive, Le Minimalisme fantastique », proposition majeure du premier cycle d’expositions sous la direction de Nicolas Bourriaud. Dans son rêve, l’idée de mettre fin à ses jours lui est déjà venue à l’esprit. Retour sur Mulholland Drive – La Panacée Montpellier, David Lynch, Mulholland Drive – L’arrière cour du Winkie’s, Rodrigo Garcia Who-What ?, 2017 Textes extraits du Mânava dharma çâstra – Lois de Manu, traduction de A. Loiseleur-Deslongchamps Performance: Núria Lloansi Lumières: Martine André Costumes et maquillage: Marie Delphin Création sonore et vidéo: Daniel Romero et Serge Monségu Coproduction La Panacée / hTh – CDN Montpellier, Hicham Berrada, Field, 2017. Retour sur Mulholland Drive … Le nom de l’actrice à engager est évidemment Camilla Rhodes, mais elle n’est pas la même que celle jouée par Laura Harring. Dans la grande salle, il est difficile de poser son regard, tant les sollicitations se multiplient. (…) Dans l’imaginaire des années 1980, l’autoroute devient ainsi une frontière entre le connu et l’inconnu, une mince bande de réalité flanquée d’une zone où règne l’épouvante. L’échange des prénoms est une astuce que Lynch réutilise une fois : la serveuse qui verse le café de Betty porte une étiquette sur son uniforme. A chaque film, je tombe amoureux d’une idée. Dans Mulholland Drive, c’est un étrange cube bleu tombant sur le sol qui marque le passage abrupt de la première à la seconde partie. Mulholland Drive (2001), signé par la légende vivante David Lynch, est connu à la fois comme un chef-d'œuvre du cinéma du XXIe siècle, mais aussi pour être un véritable casse-tête. Dans le premier chapitre des bonus (« Retour à Mulholland Drive ») Philippe Rouyer alterne ses propres réflexions à celle d’un réalisateur qui évoque l’amnésie de son héroïne, Rita comme une composante essentielle de la condition d’un grand acteur « qui doit s’oublier au profit de son personnage ». Mais à travers le long-métrage, les références au sommeil sont multiples. « Dumpter (black with residue), 2014 » de Kaz Oshiro est ici une « citation » du bac à poubelles, au fond de la cour du Winkie’s, juste devant le mur d’où surgit la figure effrayante de Bum. Campée par Laura Harring, elle est, dans le monde rêvé de Diane, cette femme amnésique qui tombe follement amoureuse de la jeune blonde. Télérama - retour à la une. À son réveil (le retour au réel est marquée par les coups que la voisine frappe à la porte), la culpabilité est telle que Diane est plongée dans un état de délire, la poussant au suicide. Un lit rouge, sorti de nulle part et dans lequel on plonge, puis un nom de rue : Mulholland Drive. Le générique d’ouverture peut se lancer, sur une limousine qui fend la nuit, et qui finira par s’écraser contre un autre véhicule. L’occasion pour les cinéphiles de découvrir ou revoir ce film culte sur grand écran. ), la prostituée blonde qui emprunte la cigarette de Joe, le tueur qui l’interroge sur la présence de nouvelles filles dans la rue. Dans la journée, on est aussi sur le toit du monde, mais c'est mystérieux, et … 2020 à 18:00. Un deuxième passage dans l’exposition, un regard attentif aux œuvres et à leur mise en espace conduit à nuancer un peu ces premières impressions. – L’arrivée de Diane/Betty à Hollywood : tout, dans cette scène, semble surfait, superficiel, trop beau pour être vrai. Retour sur Mulholland Drive – La Panacée Montpellier, Jennifer Tee, Crystalline Floor / Oval Yellow & Oval Blue. Sur sa longue séquence onirique, David Lynch parsème les indices qui permettent à l’œil avisé de découvrir la supercherie. L’équipe de La Panacée nous a aimablement fait parvenir un texte intitulé « Se perdre sur l’autoroute », qui devrait faire partie du catalogue à paraître. Dans le rêve, l’esprit de Diane réutilise cette clé et en fait l’outil nécessaire pour ouvrir une boîte bleue, celle qui contient la « réalité ».